LE PÉRE JOSEPH LOOS
de la Mission de Zanzibar
(1879-1913)
(Not. Biog. V p.391-393)


Le P. Joseph Loos naquit le 16 novembre 1879, à Westhausen, au diocèse de Strasbourg (Basse-Alsace). Laissons-le nous dire lui-même ses premières années jusqu’à sa profession religieuse.

« J'eus le bonheur, écrit-il, de connaître la Congrégation par mon oncle le P. Lutz. Celui-ci me fit entrer au petit scolasticat de Merville, après ma première communion faite au collège de Matzenheim. J'y passai deux ans sous la direction du P. Riaux. Je fus envoyé ensuite à Mesnières d'où la fièvre typhoïde nous chassa bientôt. Ce fut au fond de la Bretagne, à N.-D. de Langonnet, que je fus définitivement placé. C'est dans cette pieuse retraite que j'aimais à appeler « ma petite Afrique » que je continuai mes études classiques, que je développai ma vocation de missionnaire et que je pris l'habit religieux. » (Lett. du 29 juillet 1909).

Il quitta Langonnet pour aller à Grignon, où il fit sa profession le 1er octobre 1902. Il passait ensuite à Chevilly, et il était ordonné prêtre le 28 octobre 1906; ayant émis ses voeux de cinq ans, le 11 octobre de l'année précédente.

Il avait eu à prendre sur lui, pendant ses années de formation, un véritable travail pour se corriger de certains défauts plutôt extérieurs que de fonds. Sa santé ayant quelque temps laissé à désirer, il avait dû faire un séjour de quelques mois au sanatorium de Bligny.

Ses aptitudes et ses goûts le portaient surtout vers les occupations matériellement laborieuses du missionnaire d'Afrique. Aussi avait-il toujours, sous réserve d'une pleine soumission aux décisions de ses supérieurs, manifesté des désirs dans, ce sens.

Dès qu'il connut sa destination pour le Zanguebar anglais, il se mit à l'étude de la langue. Il possèda bientôt outre celle du français, la connaissance de l'allemand, de l'anglais et du swahili. Chose dont aussi on peut tirer partie cri mission, il savait la photographie.

Peu après son débarquement à Zanzibar, en 1907 il fut placé dans l'île voisine de Pemba. De Pemba il fut envoyé à Naïrobi en 1909. Là il était spécialement chargé des catéchismes dans l'église paroissiale. Deux, années plus tard il est mis à la tête de la Station de, Saint-Michaels dans le Giryama. Installé à ce poste le 19 octobre 1911, il y succombait le 4 juin 1913, d'une façon tragique.

Voici en effet ce qu'écrivait à Mgr Le Roy, son oncle le P. Émile Lutz, et les seuls renseignements qui nous sont parvenus sur sa mort. « Un télégramme, expédié hier 4 juin, nous a informés du décès du cher P. Joseph Loos. C'est également par télégramme que j'ai appris cette triste nouvelle. Il était ainsi conçu : Rabaï Catholic Mission. Mombasa. Father Loos died Yesterday. Snake bite, send priest FROM MISSION.

« Le cher Confrère a donc succombé à la piqûre d'un serpent. Combien son agonie a du être cruelle et douloureuse! Le P. Dalais s'est immédiatement mis en route pour le Giryama et il a dû y arriver le soir vers trois heures pour y présider les funérailles.» Le cher Père Loos nous avait quitté il y avait trois semaines plein de santé et d'ardeur. IL était seul avec le F. Everhard. Je suis convaincu que la mort n'a pas dû le surprendre, car, il s'acquittait consciencieusement de ses fonctions et n'a jamais en dans l'âme l'ombre d'une malice. » (Lett. du j juin 1913).

Restons sur ce dernier mot, expression si consolante de la charité du saint missionnaire et gage des miséricordieuses assistances qui ont dû adoucir les angoisses de son agonie.

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