Le Père Marius LUTAUD,
1859-1930.


Il est né au Montet, dans la commune de Vielprat, le 16 décembre 1859. Dès son jeune âge, il ressentit un vif attrait Pour l'état ecclésiastique, sans grand espoir cependant, car ses parents n'avaient pas les moyens de soutenir une telle vocation. Il pria beaucoup, s'appliqua de son mieux à l'école des Frères de Pra delles et réussit à se faire admettre à l'école de Langogne quand les Spiritains en prirent la direction. C'était en octobre 1876 : il " entrait en huitème à l'âge de 17 ans. Il obtint ensuite de poursuivre les études secondaires au scolasticat de Cellule en 1879.

Dès son entrée, malgré ses 20 ans et ses manières lourdes et rudes de jeune montagnard, il fut compté parmi les bons élèves. En 1883, il entrait au grand scolasticat de Chevilly. Ainsi tout continuait d'aller fort bien ; on s'empressa même de lui conférer les premières ordinations, afin de lui obtenir l'exhonération du service militaire.

Malheureusement, la maladie le saisit peu après, et l'on fut amené, pour empêcher la carie générale des os, à lui faire l'amputation de la jambe gauche au-dessus du genou. Il tombait alors sous le coup d'une irrégularité en vue du sacerdoce. Bien appareillé et bien remis, il obfint cependant de Rome la dispense de cet empêchement et fut ordonné prêtre le 26 mai 1888, tout en faisant le sacrifice de ses rêves d'apostolat lointain.

De fait, sa vie ne comporte aucun evènevement qui sorte de l'ordinaire et qui mérite mention spéciale : enseignement à Cellule, Gentinnes et Langogne, aumônerie et service paroissial à Bordeaux et à Misserghin. Âgé et malade, il reçut les derniers sacrements avec une résignation édifiante et pleine d'abandon à la volonté de Dieu. Tuus sum ego, salvum me fac, ô Maria, furent ses dernières paroles.

Après sa mort, on a trouvé dans ses tiroirs, outre un énorme infolio de 600 pages, d'une écriture très fine et très serrée, presque sans ratures, une trentaine de dossiers volumineux, où il avait réuni tous ses sermons et une quantité extraordinaire de notes, le tout classé méthodiquement sous divers titres bien déterminés : véritable arsenal d'armes précieuses pour la prédication et la direction des âmes. Sans doute avait-il pris, comme devise, ces mots de Virgile : LABOR OMNIA VINCIT IMPROBUS : un travail opiniâtre vient à bout de tout.

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