Le Père Joseph LUTZ
décédé à Saint-Laurent-du-Maroni, le 10 juillet 1982, à l'âge de 66 ans


Le Père Joseph LUTZ est né à Huttendorf (67) le 16 octobre 1916. Un de ses oncles, un Père Lutz aussi, avait été un des pionniers de l'évangélisation du Nigeria dont il fut Préfet Apostolique. Lors du centenaire de cette mission, il avait été question que Joseph irait visiter les descendants spirituels de son grand oncle, son état de santé ne le permit pas.

C'est donc par une certaine tradition de famille que Joseph décida de réaliser sa vocation missionnaire dans notre Congrégation. Il entra à l'école de Saverne et finit à Cellule par son baccalauréat de Philosophie. Il fit profession à Orly le 22 octobre 1937. Mobilisé en 1938, il revint à la vie " civile " en Alsace. A chaque chose malheur est bon : avec un groupe de confrères, il put faire ses études de théologie à Blotzheim et y être ordonné prêtre le 4 mai 1943. Il acheva le temps de guerre comme vicaire à Nordheim.

Désigné pour la Guyane, il y arriva en 1946. Il commença par assister le directeur de l'orphelinat de Montjoly. Un accroc à sa santé le ramena en Europe en 1947 où il fut professeur àNeufgrange. Rapidement de retour, il fut au côté de Mgr Marie : secrétaire, procureur, vicaire général pendant 22 ans, assurant en plus toutes sortes d'intérims. C'était le temps où la Guyane liquidait le bagne. C'était aussi le temps où les " Grans Bois " étaient habités par de nombreux orpailleurs, perdus le long des rivières et des criques, rarement groupés en agglomérations. C'était aussi le temps où la Guyane passait du statut de colonie à celui de département et où il fallut régler les nouveaux rapports entre l'Église et l'Administration. Notre Vicaire Général s'occupa de l'affaire, fut reçu par le ministre de l'intérieur, monsieur François Mitterrand. Le résultat est que le département, selon une coutume qui remonte, non au Concordat jamais appliqué en Guyane, mais à plusieurs Ordonnances Royales, continue à soutenir financièrement les ministres du culte catholique. A partir de 1961, -.il prit en charge la capitale de l'ex-bagne : Saint-Laurent-du-Maroni, tout en restant Vicaire général. En 1967, il fut nommé Supérieur principal. En 1973, il rentre en France pour le Chapitre provincial. Il y rencontrera la maladie qui, malgré des rémissions assez longues, ne le quitta plus. Revenu à Saint-Laurent comme vicaire, il ne ménagea pas sa peine, tout en se surveillant. Il ne put surmonter la dernière crise qui le terrassa le 10 juillet. Il fut un prêtre- merveilleusement équilibré tant sur le plan humain que sur le plan spirituel, ce qui lui permit d'être à l'aise avec des gens de tout bord et d'être un conseiller sûr pour chacun.
Père Ernest REY

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