Le P. Claude MAGRAS,
de la Mission de la Guyane, décédé à CHEVILLY, le 15 octobre 1938,
à l'âge de trente-huit ans, après vingt-deux années passées dans la Congrégation, dont dix-neuf ans comme profès.


Le P. Claude Magras est né, le 3 février 1900, à Gustavia, « capitale » de la petite île française de Saint-Barthélémy, dépendance de la Guadeloupe, et située, dans la mer des Antilles, par 1709 de latitude Nord et 6208 de longitude Ouest. La population, venue de Normandie, semble avoir conservé, au long des années, avec le patois, l'accent, les usages de ses ancêtres, un peu de cette parcimonie légendaire, naturelle à l'âme normande. Les « Saint Barth » vivent pauvrement, chichement même, du maigre produit de la pêche, seule ressource importante, et qui suffit à peine à nourrir les 2.600 habitants que possède l'îlot. Cette alimen­tation défectueuse contribue sans doute, pour une large part, aux ravages que font, chaque année, à Saint-Barthélémy, le paludisme, la lèpre et d'autres misères. Le P. Magras gar­dera, profondément gravée dans son corps au cours de ses premières années, l'empreinte du milieu.

De son enfance, nous ignorons tout. Mais il est certain qu'il dut, de bonne heure, entendre l'appel de Dieu, car, à douze ans, Claude s'embarquait pour l'Europe et entrait, en octobre 1912, à l'Ecole Apostolique des petits Clercs de Saint-Joseph, à Suse, en Italie. Ses humanités terminées, le jeune homme quitte l'Italie pour la France et l'Abbaye de Langonnet, où se trouve le Noviciat. Il y prononce ses pre­miers vuux, le 5 octobre 1919. Dès lors, les études se pour­suivent, interrompues par le service militaire, accompli à Quimper-Corentin, et un an de professorat à Cellule (1924­-1925). Le 27 septembre, avant de partir pour son premier poste, M. Magras prononce à Langonnet ses voeux perpétuels. Mais le stage est bientôt achevé ; le scolastique reprend sa place à Chevilly. Ce sont les années décisives et bientôt les ordinations : le 3 avril 1926, le Sous-Diaconat; le 11 juillet, le Diaconat; le 28 octobre, la prêtrise. Enfin, le 1 juillet 1927, le P. Magras fait sa consécration à l'apostolat. Il avait rêvé des missions, on lui confie la charge de professeur au Collège Saint-Martial de Port-au-Prince (Haïti).

Le jeune, Père ne semblait guère capable, en effet,. de supporter les fatigues du ministère sous un climat brûlant. De taille moyenne, il avait un aspect chétif. Le visage, ovale, était pâle et s'encadrait de cheveux châtains et d'une barbe blonde peu fournie. Sur les mains, les lignes bleues des veines faisaient saillie. Tout en lui trahissait un tempérament délicat et une santé fragile. Mais, si le corps était faible, l'âme du moins était d'une belle venue. Doué d'une intelligence cultivée, lui permettant de prendre part à toute conversation, le Père possédait en outre une sensibilité très affinée qui imprégnait toutes ses relations. Il savait, au bon moment, donner à ses parents des témoignages de reconnaissance et d'affection. Se rendant à Cayenne, en 1932, il fera à Saint­ Barthélémy un séjour de quelques semaines, pour embrasser sa mère, tendrement chérie, et que la mort de son mari,­ ancien Maître de Port à Basse-Terre, avait grandement éprou­vée. Son supérieur de Cellule rendait de lui ce témoignage : « Bon confrère, joyeux, un brin taquin, sensible, entraî­neur. Son tempérament bouillant l'exposait pourtant à manquer de patience. L'inaction, ou ce qu'il croyait en être, l'irritait ; il avait devant l'obstacle des réactions violentes, éruptions spontanées d'une nature indépendante, et qu'il faudrait de longs efforts pour supprimer.

Mais Claude Magras était un volontaire, et c'était même, semble-t-il, la ligne caractéristique de sa physionomie morale. « Capable d'héroïsme ». Le Supérieur qui, en 1918, jugeait ainsi l’ étudiant de Suse, avait vu juste ; toute la vie du Père peut lui donner raison. Car, s'il est vrai, comme dit quelque part Jacques d'Arnoux, « qu'il est une façon de lutter et de souffrir qui sonne l’infini », et que « notre âme peut arracher à tout instant cette résonance divine », Claude Magras y a réussi. Il paraissait trouver dans la lutte son climat ; il s'y lançait avec un enthousiasme conquérant, que les résistances parfois cruelles d'une sensibilité affolée n'arrivaient pas à contenir. Mais cette âme tout d'une pièce ne risquait-elle pas de se fourvoyer et de prodiguer sans profit une précieuse énergie ? Non, car, si elle avait conscience de sa force, elle ne perdait jamais la claire vue de sa faiblesse et savait reconnaître ses torts. Marcher droit, être loyal, n'est­ ce pas la plus haute des qualités natu­relles ? Les directeurs du Père Magras n'ont pas ignoré ces diverses valeurs disponibles que nous avons tenté de retrouver. Au terme de sa formation, ils se croyaient autorisés à décerner au jeune prêtre cette note, gage d'un brillant avenir : « Capacités au-dessus de l'ordinaire ; peut donner beaucoup, s'il reste fervent. »

Rester fervent . garder intacte, sous, le choc de l'épreuve, l'ardeur de l'enthousiasme surnaturel, créateur des oeuvres divines, ce fut toujours le propre des héros chrétiens. La première épreuve, l'obéissance l'imposait au Père Magras. Malgré certaines promesses, on lui fermait les missions, et, -si l'on réservait l'avenir, la déception n'en était pas moins profonde. Mais la reprise fut prompte. En peu de temps, les rêves étaient écartés, les désirs refoulés, la soumission parfaite. Le coeur blessé niais l'âme libre, le P. Magras partait, sur la fin de l'été, pour Haïti.

Nous n'avons que peu de détails sur le séjour du Père à Saint-Martial. Une lettre du R. P. Christ reconnaît en lui un excellent professeur, vivant, fin, bien appliqué. Sa remarquable intelligence et sa belle culture le préparaient sans doute au rôle qu'il assumait. Mais déjà, au cours de son premier stage, à Cellule, il avait pris conscience des exigences de l'éducation et des hautes responsabilités qui incombent aux guides de la jeunesse. L'entrain au travail, la joie, l'exemple d'une vie régulière constamment en progrès, donnaient au professeur le prestige indispensable. Educa­teur, le Père Magras semblait devoir réussir, cependant, il prenait chaque jour davantage en horreur la vie de Collège. Cette existence, trop facile à son gré, heurtait ses tendances profondes. Il le disait en un langage un peu trop brutal peut­être, mais pittoresque : « Cette table bien servie de sempi­ternelles viandes m'agace. » Il n'avait pu d'ailleurs étouffer en lui son désir de la vie de mission. Il vivait depuis quatre ans à Saint-Martial, soutenu par l'espoir d'être un jour plus complètement au service des âmes. Il sollicitait avec ins­tance le ministère paroissial, rappelant les promesses faites. Son supérieur, bien à regret, consentit à appuyer sa demande. Enfin, la cause était gagnée, et il s'embarquait pour la Guyane en novembre 1932.

Nommé vicaire à la cathédrale de Cayenne, le Père Magras s'y dépensa jusqu'au mois de février 1935, date à laquelle il fut appelé à remplacer le P. Dumaine, tragiquement disparu, à la cure de Mana. Ici, une première tâche s'imposait, qui allait absorber, jusqu'à son départ, toutes les énergies du jeune missionnaire. Le P. Dumaine avait depuis longtemps signalé le délabrement lamentable de son église. Construite en 1841 par la Mère Javouhey, et dédiée à Saint-Joseph, elle était minée par les fourmis blanches et menaçait ruine. Le directeur des Travaux Publics avait même cru devoir la condamner comme dangereuse pour la sécurité des fidèles. Le P. Magras comprenait trop bien ce qu'est dans une chrétienté, l'église, temple de Dieu et maison des hommes, pour ne pas se préoccuper de remédier sans retard à une situation qui pouvait devenir critique. Dès son arrivée, il demande la réouverture de l'église. Et comme on hésite sans doute : « Si je ne puis pas exercer mon ministère, je pars. » Le culte reprend donc, mais l'église est à remplacer. Les démarches multipliées faites en ce sens auprès des différentes adminis­trations de la colonie n'obtiennent que de vagues pro­messes équivalant à une fin de non-recevoir. Les dépenses occasionnées par la construction de la route Iracoubo-Mana, où des centaines de mille francs ont été jetées en pure perte rendent tout espoir inutile.

Pourtant il faut construire. Doué d'une intelligence pratique et d'une volonté toujours en éveil pour réaliser au plus vite tout le bien possible, le P. Magras mesure exacte­ment l'ampleur du problème à résoudre et les difficultés ne la solution. Mais il se sent de taille à refaire le geste magni­fique de la Mère Javouhey. L'entreprise est hardie et pour­rait sembler téméraire. La situation défavorable de Mana, loin de tout centre, la pauvreté de sa population, d'ailleurs foncièrement chrétienne, font craindre un manque presque absolu de ressources. La main-d'oeuvre locale s'avère insuffi­sante ; on devra chercher très loin les matériaux; enfin, il faut compter avec cette force terrible de l'inertie et du défaitisme des « bras-croisés ». Mais le Père a jeté l'ancre en haut : il fait face. Fort de la bénédiction de son évêque et des prières qu'il a partout réclamées de ses amis, dans les Antilles et en France, il s'engage.

Le plan est simple. Le sol de Mana, sablonneux et mou­vant, ne permettant pas de bâtir en ciment, on construira en bois, sur un mur de soutènement en béton. Mais les ouvriers ? Avec une belle audace, le Père Magras s'adresse à une équipe de bagnards libérés de Saint-Laurent et fait aussitôt commencer les travaux. De véritables expéditions en canot sont nécessaires pour se procurer les pierres indis­pensables. La scierie de Saint-Laurent fournit les grosses pièces de la charpente, qui sont ensuite amenées par des cha­lands jusqu'à Mana. Ce qui n'était pour beaucoup qu'un rêve, apparait désormais comme une réalité en marche. Les yeux s'entr'ouvrent, les coeurs aussi, et les bourses. Monsei­gneur a, dès le début, apporté sa généreuse obole. Les dons généreux arrivent maintenant, mais surtout ces petites offrandes qui font les grands capitaux. Le Père doit s'incli­ner parfois devant les élans magnifiques de la charité des pauvres. il reçoit un jour la visite d'une femme des bois. Celle-ci ouvre son mouchoir et en retire un beau billet soigneusement plié dans un coin. Le Père de s'écrier : « C'est trop pour votre modeste situation, j'en prendrai la moitié ! » - « Mais non, répond vivement la brave femme, le Bon Dieu saura bien me le rendre. » « Si vous croyez, avait dit Jésus, vous transporterez les montagnes »,

La charpente est posée, l'église couverte, mais la caisse est vide. Le P. Magras connaît alors le cauchemar du curé bâtisseur, la crainte de s'être aventuré, d'avoir tenté la Providence. Le découragement est près de se greffer sur une sensibilité désemparée. Le Père voit le danger. Par une réaction brutale de la volonté, il se libère de cette tristesse et s'en va par le village, les rivières, la forêt, tendant la main. Il y a, dans les placers de la Haute-Mana, des mineurs Anglais catholiques. Parlant couramment l'anglais, le Père est reçu par eux avec joie, et recueille d'importantes sommes. En même temps, il organise partout des quêtes. De la Gua­deloupe, de France même, sa famille et ses nombreux amis lui viennent en aide.

Mais une autre difficulté surgit bientôt. Les ouvriers sem­blaient dans les débuts être animés des meilleures dispositions. « - Faut-il donc, disaient-ils aux Noirs qui les regardaient travailler, faut-il donc que nous, Blancs, nous venions en Guyane pour vous bâtir des églises ? » Hélas ! Dans le petit, groupe l'enthousiasme décroît peu à peu. La vie commune a ses déboires, même entre anciens du bagne. Après quelques semaines, ce sont des chicanes, des batailles et des coups de couteau. Par bonheur il se trouve des gendarmes à Mana et un docteur pour les bagnards à Saint-Laurent. Le P. Magras n'aura pas à déplorer de mort violente. Son évêque, à qui sans doute il aura demandé conseil, lui écrit : « Usez de patience. Heureux êtes-vous d'avoir trouvé cette équipe de choix. Ménagez-la. Ne vous séparez que de ceux qui jouent du couteau et fermez les yeux sur tous les chapardages. » Une année entière, il vivra avec ces hommes, passant avec eux une partie de ses journées, encourageant, surveillant, tra­vaillant lui-même comme l'un d'entre eux. « C'est un as », dira de lui, pour traduire son admiration, celui qui fut son bras droit dans la construction de l'église. Mais, pour le Père, ce contact journalier est un purgatoire anticipé.

Enfin, l'édifice s achève. Les voyageurs venant de Saint-Laurent et les mineurs qui descendent des plaeers aperçoivent de loin la croix du Sauveur sur le plus haut clo­cher des alentours. Le temple est grand, le ehoeur est beau. La statue de saint Joseph est placée au-dessus du maître autel, et le 26 février 1937, Son Exe. Mgr Gourtay bénit solennellement le nouveau sanctuaire. Le P. Magras peut être fier de son oeuvre, fier aussi de ses paroissiens en qui revivent les âmes de leurs ancêtres, formés par la Mère Javouhey, toujours si populaire. Monseigneur s'associe à la joie de tous et rend hommage au zèle du jeune missionnaire pour la maison de Dieu, ainsi qu'à la générosité de tous ses bienfaiteurs.

Mais déjà la pensée du Père se tourne vers un nouveau champ d'action. Il rêve d'évangéliser plus complètement les Indiens de la Pointe Isère et de leur donner des soeurs de Saint-Joseph de Cluny. Même au milieu des soucis écra­sants de la construction, il n'avait pas délaissé les âmes, temples vivants du Saint-Esprit. Il allait chercher dans leurs forêts les Noirs et les Indiens, visitait les soixante malades de la léproserie de l'Accarouany, suivait de près les bagnards libérés. Désormais, il s'efforce d'attirer ses paroissiens dans leur nouvelle église. La statue de saint Joseph est ornée par eux de feuillage et de fleurs. Il veut des offices liturgiques auxquels tous participent, et le succès est si grand que la renommée de là paroisse s'étend : « A Mana, dit-on, tout le monde chante. » Le Père Magras songe aussi à préparer l'avenir et s'occupe de former une élite parmi la jeunesse, en affermissant la Croisade Eucharistique. Plus tard, la moisson lèvera...

Il faut bientôt s'interrompre. Souffrant depuis longtemps de maux de tête et d'insomnies, le missionnaire doit se résoudre à prendre en France un repos bien gagné. Il part sans inquiétude : « Les soucis, les ennuis, m'ont causé, écrit-il, de véritables migraines. Quelques mois en France et je serai de retour. » Hélas ! Il s'est tué au travail. Huit mois de souffrances achèveront de purifier son âme et de la préparer au sacrifice suprême, digne couronnement d'une vie vraiment héroïque.

En mars 1938, le Père Magras est en France et s'aban­donne aux mains de spécialistes qui étudient son cas pour pouvoir l'identifier avec certitude. Cependant le malade s'affaiblit peu à peu et le mal progresse lentement, avec une sûreté terrible. Après un séjour de quelques semaines à l'hôpital Beaujon à Paris, le Père entre au mois d'août à Chevilly, où se sont écoulées les. plus riches années de sa formation. Il pourra désormais se recueillir dans une vie d'union continuelle et intense avec Dieu. Et s'il doit quitter la terre, il sait qu'il n'en sortira pas les mains vides. Dès son enfance il a répondu à l'appel de Dieu et s'est, depuis, efforcé d'en réaliser les exigences.

Il s'est trouvé dans sa vie religieuse une heure critique. Ce fut après sa libération du service militaire. Il rapportait­de la caserne, avec « les meilleurs renseignements possibles » de son aumônier, une liberté de langage et d'allure peu dignes d'un séminariste, un caractère indépendant et un esprit enclin à la critique. Loyalement il reconnut ses torts et lutta pour se corriger ; les notes de cette époque témoignent de ses efforts et l'en félicitent. Nous avons déjà vu l'heureuse influence qu'exerça sur lui le rôle d'éducaieur qu'il eut à remplir à Cellule. Pendant tout le cours de son scolasticat, il continua de s'amender, et, le moment venu des engagements définitifs, il demanda un délai pour s'y préparer devantage. Mais, l'épreuve achevée, il se hâta de prononcer ses voeux et de se lier pour toujours à la Congrégation, où il voyait de plus en plus sa place marquée par Dieu.

Le Père Magras n'avait qu'une parole. Jamais il ne se, départit de son obéissance parfaite à ses supérieurs. Une fois au moins il eut à en souffrir durement, quand, au début de sa carrière, il crut son rêve apostolique à jamais brisé. Mais il savait si bien se vaincre qu'il ne laissa, à son départ de Saint­Martial, que des regrets. Peu exigeant, toujours joyeux et plein d'entrain, il était un charmant confrère. Au milieu même de ses souffrances, pendant sa maladie, sa bonne humeur ne le quitta jamais. Le Frère infirmier en a rendu témoignage,: « Le Père était toujours content, il acceptait tout. » Cette force tranquille, il la puisait dans une piété solide, caractérisée, semble-t-il, par une dévotion toute par­ticulière à saint Joseph. Ancien élève de Suse, le Père Magras garda toute sa vie une confiance inébranlable en Celui qui avait protégé si efficacement sa vocation. Nous le voyons, à Mana, confier à saint Joseph la solution de ses difficultés et solliciter les prières des communautés où son culte est en honneur. Et quand, après son retour en France, il s'est rendu compte de la gravité de son état et que peut-être son mal ne pardonne pas à ce stade, c'est encore à saint Joseph qu'il livre le soin de sa vie : « Rien à attendre de la science, écrit-il. Je crois que le plus sûr et le plus expéditif est de m'adresser à saint Joseph qui m'a gardé depuis 1912 et me gardera toujours. Comme je l'ai chargé de mon âme, de mon corps, je le laisse faire. »

Il est resté jusqu'à la fin ardent missionnaire. A Monseigneur le T. R. Père venu le visiter, il dit un jour «.Oh! Monseigneur, je ne vous demande qu'une chose Rendez-moi ma Guyane, ma chère Guyane » Il sait si bien tout ce qui reste à faire là-bas qu'il supplie Dieu de le guérir et célèbre à cet effet une neuvaine de messes à l'autel de saint Joseph, dans la Crypte de la chapelle de Chevilly en union ave l'Archiconfrérie d'Allex.

Hélas! le Père comprend bientôt que Dieu le rappelle. Vers la mi-septembre, il demande les derniers sacrements et s'abandonne sans réserve à la Volonté divine. La grâce achève de former en lui le Christ : il est prêt, Un à un, ses sens disparaissent, et, le 15 octobre à 10 h. 10, il rentre à la Maison du Père.

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