Le père Philippe MAHÉ

Né : 18 juillet 1925 à Chapelle-des-Marais (44)
Profès : 8 septembre 1957 à Cellule
Prêtre : 30 septembre 1962 à Chevilly-Larue
Décès : 4 avril 2021 à Chevilly

AFFECTATIONS :
CONGO Br. 
: Divénié (1963-1973 : ministère paroissial). FRANCE : Maison Mère (1973-1974 : recyclage AFPC) ; Langonnet (1974-76 : animation missionnaire). CONGO : Zanaga (1976-1977 : ministère paroissial) ; Mossendjo (1977-1981 : ministère paroissial). FRANCE : Les Vaux (1981-1986 : aumônier à Apprentis d’Auteuil) ; Chevilly (1986-2000 : aumônier à Apprentis d’Auteuil, aux maisons ‘Sacré-Cœur’ de Thiais et ‘Jean-XXIII’ d’Orly ; 2000-2021 : retraite)
Philippe est le huitième d’une famille de onze enfants. Un de ses frères entrera aux Missions Étrangères de Paris et partira au Tamil Nadu en Inde. Dans sa petite ville natale de Loire Atlantique, il participe au lancement de la JOC, un engagement qui va accompagner son cheminement durant ses dix ans d’activité aux chantiers navals de Saint-Nazaire. Un milieu rude, où il est très engagé aux côtés des travailleurs. Il y acquiert un esprit de militant et de défenseur des faibles.
Philippe part ensuite au Maroc où il vend du matériel électrique. Puis il est embauché comme marin, arrive à Pointe-Noire, au Congo, et travaille chez un poissonnier. C’est au cours de cette période qu’il rencontre des spiritains qui éveillent en lui le désir de les rejoindre. Il rentre alors en France. Comme son âge ne lui permet pas d’intégrer un cours classique, il est envoyé à Saint-Ilan (22) dans la section des « Vocations tardives », avec des élèves plus jeunes qui le considèrent comme leur « tonton » ; ce surnom ne le lâchera plus jusqu’à la fin de sa vie.
Ordonné à trente-sept ans, il repart au Congo, comme missionnaire spiritain cette fois. Quinze années durant, il se dépense dans les missions de Divénié, Zanaga, Mossendjo. Militant dans l’âme et plein d’enthousiasme, il est proche des petits et des plus vulnérables. Jusqu’à ce que des problèmes de santé le fassent revenir en France. Apprentis d’Auteuil sera son nouveau champ de mission : Les Vaux, Thiais, Orly. Auprès des jeunes en difficulté, sa présence et son enseignement sont appréciés. Sa manière de voir les choses, elle, n’est pas toujours en accord avec les responsables ; en 1996, il le manifeste en démissionnant du Conseil de tutelle de la Fondation.
À soixante-quinze ans, il prend sa retraite dans la communauté des anciens de Chevilly. Pendant encore vingt ans, en lien avec l’association « Jeunes Espoir 2000 » qui les lui fournit, il restaure des ordinateurs réformés et permet ainsi à beaucoup de confrères de repartir dans leur mission avec un outil informatique convenable.
Si « Tonton Mahé » s’est montré actif durant sa vie, c’était aussi un homme de prière. Ces dernières années, il aimait se rendre dans notre cimetière où il restait en silence, pensant peut-être à tous ses confrères qui avaient donné le meilleur d’eux-mêmes, en attendant de les rejoindre un jour. Son petit livret de prières manifestait son souci de partage ; combien de fois, ne l’a-t-il pas proposé aux hôtes de notre maison ? Jusqu’au bout, il aura été ce militant missionnaire qui ne pouvait s’empêcher d’affirmer ses convictions, d’en faire part aux autres, au risque parfois d’en agacer quelques-uns ! Son livret de prières s’achève sur ces mots : « Réussir sa vie en priant Dieu, recevoir le bonheur de se savoir aimé de Lui ». Tonton, mon frère, reçois maintenant ce bonheur que Dieu t’offre pour l’éternité.
Étienne LEFÈVRE
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