Originaire de La Réunion, Marcel est
l’homme des trois cirques adossés au Piton-des-Neiges : celui de Salazie, où il
est né ; celui de Mafate, passage obligé pour rejoindre à pied celui de Cilaos
où il va étudier une année au petit séminaire avant de rejoindre, en 1958, le
Séminaire d’aînés de Saint-Ilan (22). De ses origines paysannes, il a gardé le
bon sens des petits éleveurs de volailles et de porcs, des producteurs de
légumes verts et secs, de ceux qui triment dur à longueur d’année et marchent
deux heures pour aller vendre leurs produits sur le marché de Salazie.
À
partir de 1965, Marcel vient étudier la théologie à Chevilly, année où je
commence à y enseigner ; il aimera me redire à sa manière bien à lui :
« Ça
en est que ce n’est pas toi qui nous as formés, mais nous qui t’avons formé pour
ta première année de professeur ! » Nous nous retrouvons en septembre 1969 à
l’Île Maurice : Cette autre île va être son champ missionnaire pendant plus de
cinquante ans
Ses premières années, Marcel les vit à Notre-Dame de la
Délivrande, au nord de Sainte-Croix, paroisse fondée par le P. Laval. Puis il va
servir ailleurs. Sans faire preuve de grands talents d’architecte, c’est un
bâtisseur actif : il fait du solide, à l’image de son tempérament. De forts
liens d’amitié se tissent avec les gens, qui se souviennent de lui avec
reconnaissance ! Marcel vivra le plus souvent seul, mais saura
accueillir chaleureusement ses confrères quand les réunions se tiendront chez
lui.
Homme de relations, il dit les choses franchement, sans grande
diplomatie ; mais on le lui pardonne, car le cœur est bon. Mgr Maurice Piat,
notre confrère évêque de Port-Louis, témoigne : « Marcel a été, à sa manière, un
très bon missionnaire. Franc, direct, avec une originalité assumée qui pouvait
surprendre quelquefois, il a été un prêtre proche des gens de tout milieu et de
toute religion. Il mettait la main à la pâte pour tous les travaux manuels (un
peu trop quelquefois, au goût de certains), mais il était reconnu pour son côté
« bosseur ». La basse-cour, qu’il transportait avec lui partout où il était
envoyé, le mettait en contact avec tout un monde qu’on ne rencontre pas souvent
dans les paroisses ; et il les évangélisait à sa manière, un peu bourrue
quelquefois, mais pleine d’humanité… Nous gardons de lui le souvenir d’un homme
bon, le cœur sur la main, tout donné à sa mission Je rends grâce à Dieu de
l’avoir connu, et d’avoir fait avec lui un bout de chemin. »
Dans sa
retraite à Chevilly, Marcel a trouvé la paix du cœur, et c’est tranquillement et
paisiblement qu’il a pris le chemin de lumière où l’attendait son Seigneur !
Rassemblé par Albert PERRIER