Mgr Joseph MALLERET,
1865-1914


C'est dans une famille chrétienne, qui a compté parmi ses membres des prêtres et des religieuses, qu'est né Joseph Malleret, le 7 juillet 1865, dans la paroisse de Servant, du canton de Menat. Les Frères de St Gabriel le reçurent dans les classes primaires, et l'abbé Champommier le prépara à entrer au petit scolasticat de Cellule. Ses résultats dans les études secondaires le préparèrent à profiter des études supérieures qu'il suivit à Rome de 1883 à 1889. Il y obtint les grades de docteur en philosophie et en théologie, ainsi que celui de bachelier en droit canonique. Sa première obédience l'amena à assurer six années d'enseignement au collège de Castelnaudary, de 1890 à 1896, comme professeur de philosophie, et de latin dans les classes supérieures.

Arrivé à la Martinque le 22 septembre 1896, la classe de rhétorique lui fut confiée au collège de St-Pierre. Trois années plus tard, Mgr Tanoux le nomma chanoine, malgré son jeune âge, et supérieur principal du séminaire-Collège. Celui-ci devait, hélas! un mois plus tard, prononcer dans la cathédrale de St-Pierre, l'oraison funèbre de son évêque et bienfaiteur.

Le 11 avril 1902, le P. Malleret partit en congé en France, ce qui lui évita de périr le 8 mai lors de l'éruption volcanique du Mont Pelé.

Cependant les épreuves ne lui furent pas ménagées. En 1903, àBeauvais, il doit quitter le collège, l'année suivante, pour le laisser au clergé séculier ; à la direction du scolasticat de Rome, il n'eut à faire qu'une courte apparition ; à la Guadeloupe, la suppression des subventions entraîna la fermeture du collège de Basse-Terre ; en 1906 il participe, comme délégué d'Haïti, au chapitre général de la congrégation, et en, septembre de la même année il se voit transféré au petit scolasticat de Suse en Italie. Là, pendant 4 ans, il peut développer l'œuvre avec la collaboration des Sœurs de St-Joseph et donner à certains articles du Lys de St-Joseph une saveur particulière. *

Il est ensuite appelé à Monaco pour la fondation d'une communauté spiritaine. Le 9 février 1911, il s'embarqait pour la Guadeloupe, pour y fonder, avec le titre d'archiprêtre du Grand Bourg, la nouvelle mission de l'île de Marie-Galante confiée à la congrégation. Déjà il était tout entier à ce ministère, quand le 16 janvier 1912, un câblogramme de Mgr Le Roy le rappelait brusquement en France.

En 1912, le Saint-Siège venait de demander à la congrégation du Saint-Esprit d'assurer la direction des évêchés de la Martinique et de la Guadeloupe. Le Père Joseph Malleret, ayant été nommé au diocèse de St-Pierre et Fort-de-France, la consécration épiscopale lui fut conférée par le Cardinal Merry del Val, le 19 mars 1912, dans la chapelle du Séminaire français. de Rome.

Déjà connu à la Martinique par ses six années de professorat, Mgr Malleret y fut bien accueilli, par le clergé et l'ensemble de la population. Intelligence claire et rapide, il examina les problèmes posés par l'application aux colonies des lois de séparation de l'Eglise et de l'Etat, et envisagea les œuvres nouvelles nécessaires. Il créa en particulier le journal La Paix, organe des intérêts catholiques, économiques et sociaux de la Martinique, qui paraissait les mercredi et samedi à Fort-de-France.

Devant la pénurie de prêtres séculiers, il obtint des spiritains des prêtres pour les paroisses abandonnées. Il multiplia les œuvres pour les chrétiens laïcs, et les encouragea aux pèlerinages à Notre Dame dans le nord et le sud de l'île.

Il dut enfin installer l'évêché à Fort-de-France. Voici à ce sujet le texte écrit, le 8 juillet 1914, un mois après son décès : " L'Evêché de Fort-de-France, acquis par Monseigneur Malleret en 1912, est situé hors de la ville dans un endroit parfaitement aéré et très salubre. La maison principale comprend au rez-de-chaussée : le salon, le secrétariat et le cabinet de travail de l'Evêque, une chapelle, une salle à manger, un office, et une petite chambre. Au 1- étage : 6 chambres et un grand cabinet faisant suite à la chambre épiscopale. Sous la maison, une vaste cave. Près de la maison principale se trouvent la cuisine, la buanderie, une chambre de domestique ; une salle de bains et de douches ; un poulailler et une volière. Au fond du jardin, une écurie avec dix loges ; la chambre du cocher. Le terrain de l'Evêché est d'environ deux hectares plantés d'herbes fournissant largement la nourriture des deux mules." Le tout évidemment pourvu des meubles et instruments qui conviennent. De tout cela, c'est surtout son successeur, Monseigneur Lequien, qui devait en profiter.

Mgr Malleret, dont la santé fut toujours délicate, est décédé d'une pneumonie, le 25 juin 1914, à Servant, dans sa famille. Il était 'âgé de 49 ans.

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