Le Père Joseph MALLET,
1838-1897


Joseph Mallet, né à Mérinchal, dans la Creuse, au diocèse de Limoges, commença tardivement ses études au petit séminaire d'Ajain. Il avait 34 ans quand il demanda à entrer dans la congrégation. Il avait déjà reçu les ordres mineurs et avait à peu près achevé sa théologie ; il apportait~ les meilleurs témoignages du R.P. Martin, alors supérieur du grand séminaire de Moulins. Il arrivait de Bordeaux, où sa santé n'avait pas supporté un essai au noviciat des Franciscains, où son frère aîné l'avait devancé. Par contre, à Chevilly tout alla à souhait pour le nouveau novice. Il fit profession le 24 août 1873 et fut ordonné prêtre le 2 novembre suivant. Son obédience l'attacha au vicariat apostolique du Zanguebar, sur la côte orientale de l'Afrique.

Il partit au mois d'octobre pour sa lointaine mission. Mais, hélas il n'eut guère qu'à offrir à Dieu le sacrifice de sa santé pour le salut des Noirs. Le climat, en effet, atteignit si promptement et si profondément son système nerveux, qu'avant dix-huit mois les médecins ordonnaient son rapatriement ; et il revenait, en février 1875, avec une infirmité qui l'a suivi jusqu'à la tombe.

On l'envoya se reposer à Saint-llan (Côtes d'Armor), et il s'en trouva si bien qu'il demanda lui-même à être employé utilement quelque part. En octobre 1877, il fut placé à Langogne (Lozère). Chargé de la classe de huitième, c'est lui qui a enseigné les rudiments de la grammaire au P. Benoît qui fut professeur de seconde à Cellule, et au P. Fraisse, futur directeur au séminaire français à Rome. En dehors de la classe, il s'occupait encore, avec un soin intelligent et dévoué, de tous les détails de l'économat. Ce religieux si sympathique ne chercha jamais à se répandre au dehors, et cependant il sut inspirer une telle confiance, que plusieurs personnes de Langogne et des environs le prirent pour directeur de leur conscience, entre autres des ecclésiastiques, des frères des écoles, et des laïcs. Après cinq années passées à Langogne, il dut de nouveau aller se reposer à Saint-Ilan. Il y resta huit ans, pour venir ensuite à Chevilly en 1890.

Ce furent pour lui des années fort douloureuses physiquement, aggravées par une dépression nerveuse qui revenait sans cesse. Très affecté par la mort brutale de son frère franciscain lors d'une opération chirurgicale, il accueillit lui-même sa mort avec bonheur, offrant ses années de douleurs pour le salut des âmes qu'il n'avait pu servir plus longtemps. Âgé de 58 ans, il repose au cimetière de la communauté de Chevilly, au milieu de ses confrères.

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