Le Père Jean-Antoine MANDAVID
décédé à Sarreguemines le 2 février 1977, à l'âge de 72 ans.


Le Père MANDAVID est décédé dans la soirée du 2 février. Il s'est éteint comme le Vénérable Père, purifié par une maladie qu'il avait acceptée avec une résignation exemplaire.

Il est mort à l'hôpital de Sarreguemines. A Sarreguemines aussi s'était trouvé son berceau, gardé par un modeste foyer ouvrier. Il repose au cimetière de la communauté de Neufgrange. Tout jeune il a déjà aimé le " couvent ". L'un de ses Pères l'avait dirigé vers - Saint-Florent - de Saverne, où il entre en 1918, l'année des grandes restrictions. De là, il poursuivit le cycle normal : Orly, Mortain. Chevilly.

En 1933, il accompagna au Cameroun les jeunes Pères Jérôme Kapps, Joseph Gaschy et Lucien Michaud. Les quatre confrères furent répartis dans les deux diocèses alors existants. Michaud fut affecté à Bafia, Kapps à Samba chez les Bassa, Gaschy au pays Ewondo et le P. Mandavid se vit confié à son compatriote Lorrain, le P. Jean Muller, dans le pays Boulou,

Bientôt le Père Antoine se dégagea de la tutelle de son original supérieur et alla transformer en mission la station de Nyamfende, qu'il dédia à son patron, Saint-Antoine. Peu résistent au climat tropical, il s'était ' usé dans un bref séjour de douze ans, marqué par la guerre. Il ne peut prendre un congé qu'en 1945.

Lorsqu'il revint au Cameroun en 1946, il remplit successivement les fonctions de vicaire à Bikop et à Saa, chez le Père Johasekt. Comme curé, il fit un essai à Etudi près de Yaoundé et finit sa trop courte carrière camerounaise àBetamba en 1948.

- Abo bi ayok " (il nous tait la sévérité), disaient-elles. Mais n'était-ce pas une attitude voulue chez lui ?

Le Père étudiait la Bible dont il possédait toutes les éditions récentes, et il était devenu un spécialiste en la matière. Pendant quelque temps, il fut le conférencier pour les récollections des Religieux et Religieuses du secteur de Saa. Il aimait traiter avec beaucoup de compétence des sujets d'actualité, ce qui parfois surprenait ses auditeurs. Un jour il fut même très applaudi.

Autant il aimait faire la doctrine à l'école ou prêcher, autant il se plaisait dans la conversation. Il avait une mémoire extraordinaire de tous les événements de sa vie missionnaire. Pour ceux qui avaient des problèmes (chrétiens ou confrères), il pouvait être de bon conseil, car il avait un jugement sûr et savait bien analyser un situation.

C'était un prêtre d'une grande piété et à la spiritualité très profonde. Il priait beaucoup, mais tout cela était fait très simplement, comme une chose oui va de soi.

Page précédente