Le Père Célestin MARIEDASSE
1887-1965


Indien né à Karikal en Pays Tamoul. Il commence ses études à Pondichéry,les poursuit à Gentinnes (Belgique) et au Portugal. Fait son noviciat à Chevilly et sa théologie au Zanguebar et à Madagascar. Prêtre à Diégo-Suarez, Missionaire affecté à Majunga.

Lettre du Père au Supérieur Général Griffin: 13février 1964
" Votre lettre du 1er février, après un tour à la Réunion, est rejoindre ici. Ce n'est pas un simple merci que je dois à vol \f35\fs18 i v lettre: car je suis confus devoir un Supérieur Général daigne se souvenir d'un pauvre missionnaire. Je suis très ému de votre lx ii votre prière pour mon anniversaire de prêtrise ; je suis vivement ému de votre affection si paternelle, car vous avez toute ma respecii, filiale affection.

" Vos prières m'aideront, car il y a de quoi trembler devant un demi siècle de responsabilité qui pèse sur moi.

" Tout jeune prêtre, trois mois à peine après mon ordination on m'envoyait, tout seul, à plus de deux cents kilomètres de Majunga (Madagascar) pour fonder des missions, sur une terre plus grande que quatre départements français. Tout seul, ne sachant pas la langue malgache, j'ai passé des jours terribles. J'écrivis à mon évêque, à Diégo pour lui exposer ma situation et le prier de me mettre dans une communauté déjà formée. Il a fallu deux mois pour avoir la réponse, celle ci me disait : " Si vous prenez sur vous la responsabilité d'abandonner surtout à l'influence des protestants, toute ces régions où notre religion n'est pas connue, je vous enlève de cette région." ... J'ai lu et relu cette lettre, et ... je suis resté là, trente ans, seul pendant onze ans.

" Quand on s'est décidé à me donner un confrère, il y avait déjà dans cette région deux grandes églises et une trentaine de chapelles de brousse. Au bout de mes trente ans de présence dans cette région, il y avait une grande église centrale de soixante mètres de long sur 16 metres de large, avec un beau clocher de 22 mètres de hauteur, \f35\fs18 avec trois cloches : la plus grande d'à peu près une tonne, don d'un belge, la seconde de 600 kilos et la troisième de 500 kilos. Et dans toute la région, il y avait 75 lieux de culte. Il y a maintenant, dans cette région de belles missions : Ambato-Bœni et Madirovalo ; c'est vers la fin de mon séjour que la séparation s'est effectuée.

" C'est au bout de trente ans de séjour là-bas que malade, et ne pouvant me retirer en France à cause de la guerre, que je suis allé en 1943 à l'île de la Réunion, où je viens de passer 18 ans, ce qui me fait 48 ans de mission.

Pour mes 50 ans de sacerdoce, et mes 48 ans de missions, un cher ami de Rome (le Père Delaire sans doute, qui avait été élève à Gentinnes en même temps que Célestin Mariedasse), aurait voulu m'obtenir le titre de Protonotaire apostolique. " Prélat domestique " ou pas, je n'aurais pas changé un fil à ma soutane de spiritain. " Ces paroles serviront de conclusion à la vie du Père Mariedasse. Son avis mortuaire fut adressé à toutes les communautés.

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