Le Père Alfred MARTIN,
1905-1983


Le Père Alfred MARTIN est né le 5 août 1905 à Auray, au sein d'une famille profondément chrétienne. Après de bonnes études primaires dans sa ville natale, il entra au collège jésuite Saint-FrançoisXavier de Vannes.

En 1922, il est admis au noviciat d'Orly et fait profession le 17 octobre de l'année suivante. C'est ensuite le cycle normal des études de philosophie et de théologie qui le conduiront jusqu'à l'ordination au sacerdoce le 7 octobre 1929, à Chevilly.

L'année suivante, il reçoit sa première affectation pour le Cameroun. Il s'y dévouera sans compter durant trente ans. Ce furent, écrira-t-il plus tard, les plus belles années de sa vie. Il passe d'abord deux ans à la mission de Marienberg, où il s'initie à la vie de brousse sous la direction d'un ancien. Très vite, son goût de la précision, de la rigueur dans l'action et la gestion le font remarquer de ses supérieurs. C'est alors qu'ils le nomment à Douala, comme procureur du Vicariat d'abord, et de tout le Cameroun ensuite. Il occupera ce poste jusqu'à son départ du Cameroun en 1960. C'est un gestionnaire compétent et consciencieux. Toutefois, il ne se cantonne pas uniquement dans le matériel. Il est, tour à tour, vicaire à la cathédrale, directeur de l'enseignement, rédacteur du Cameroun catholique, aumônier scout.

En 1960, il part pour la Guadeloupe. D'abord vicaire aux Abymes pendant deux ans, il est nommé, en 1963, curé de BaieMahault. Très attaché à la perfection du culte, il sait aussi être attentif aux besoins et aux attentes de ses paroissiens, et s'efforce à sa manière d'y répondre le mieux possible : il construit une salle paroissiale pour les jeunes et une importante chapelle à La Retraite pour en faire un centre d'évangélisation.

En 1974, le Conseil épiscopal décide de commencer une expérience pastorale de secteur, sur les paroisses de Lamentin, Baie-Mahault et Cadet. A l'évidence, le Père Martin, étant donné son tempérament, aurait eu beaucoup de peine à faire équipe et à entrer dans cette nouvelle forme d'évangélisation. On lui demande donc de quitter Baie-Mahault, ce qu'il fera sans se plaindre ni récriminer, pour aller à Grand-Bourg de Marie-Galante.

Pendant sept années encore, il s'adonnera de bon cœur au service paroissial. Débarrassé des soucis matériels et des responsabilités, il vivra en communauté fraternelle avec les autres confrères de l'île, aimant partager avec eux, même la détente et la distraction : détail impensable quelques années plus tôt. Mais peu à peu ses forces se mettent à décliner, sa maigreur déjà proverbiale s'accentue.

En 1981, de graves ennuis dentaires vont le contraindre à rentrer en France. L'amnésie partielle dont il était déjà atteint ira en empirant. Il séjourne quelques mois à Chevilly, puis rejoint définitivement la communauté de Langonnet au mois de juillet 1982.

Le 31 octobre 1983, âgé de 78 ans, il est allé prendre sa place dans l'immense cortège de tous les saints.
P. Maurice Barbotin

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