Frère Albert MATHIS

Décédé à Strasbourg le 8 juillet 2004, à l'âge de 75 ans. Né : 28/6//29, Haguenau (67). Profès : 30/10/55, Piré. AFFECTATIONS : SÉNÉGAL: Ziguinchor (62-67) ; Elana (67-69) ; Dakar (69-70); Kedougou (70-71) ; Tambacounda (71-73). FRANCE : Chevilly (73-74, recyclage). SÉNÉGAL : Goudiry (74-79) ; Salemata (79-90). FRANCE : année sabbatique (90-91). MAURITANIE: Nouakchott (91-95). GUINÉE : Koundara (95-99). France ; Neufgrange (99-2004).

Très jeune, Albert apprend le métier d'ajusteur tourneur, puis se spécialisera en électricité. À l'âge de 24 ans, il entre chez les Spiritains pour être frère missionnaire. Au début de sa vie religieuse, il viendra à Neufgrange pour participer à la formation des futurs frères.

C'est en 1962 qu'il part pour l'Afrique. D'abord en Casamance, il a comme tâche de monter un garage?atelier qui va s'occuper de toutes les voitures du diocèse. Puis en brousse à Elana, où il construit quatre chapelles avec les gens. En 1969, il fait un stage de langue peule à Dakar : c'est pour lui la porte pour aller travailler dans le diocèse de Tambacounda, dans l'est du Sénégal où il passera la majeure partie de sa vie missionnaire.

À Goudiry, il va vers les gens, sachant rendre service, au point que les gens de la région l'appelaient "l'homme aux douze métiers". II savait en effet tout faire : creuser des puits, réparer des voitures, construire des maisons, lancer des petits jardins dans les villages, construire des barrages pour retenir l'eau et aussi... jouer de la guitare. Son souci : que les gens vivent une vie plus digne.

À Salémata, c'est une mission qui commence. Il construit donc les maisons des missionnaires (pères, frères et soeurs), un centre ménager, et l'église. Mais surtout, il va former une équipe de puisatiers compétents qui vont creuser de nombreux puits dans cette région sèche et reculée. Service inestimable ! II a cette confiance dans les Africains qui le lui rendent bien ; il sait rire avec eux, parfois se fâcher aussi, mais toujours avec le coeur sur la main et cela les gens le voyaient bien. En 1991, il va passer quelques années en Mauritanie comme "économe et chargé de l'accueil". Il retrouve le monde musulman qu'il a toujours estimé et cherché àcomprendre, avec qui il a parcouru des chemins de dialogue. À Koundara, en Guinée, il va surtout s'occuper de l'installation de la mission avec une passion pour tout ce qui est énergie solaire. Mais déjà, la fatigue se fait sentir, il a moins de résistance.

En 1999, il rentre en France, à Neufgrange, se consacrant surtout à la diffusion de l'Écho. Il aime ces multiples occasions de rencontre avec les gens. Mais le mal progresse et finira par l'emporter.

Seigneur, comme le disent nos amis Peuls dans leurs bénédictions, "reçois-le dans tes deux mains, donne?lui la paix et la lumière qui ne finissent pas !"
Gérard Meyer PM Octobre 2004

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