Le Père François Mauger,
décédé à Sainte-Radegonde,
le 6 juin 1903.


Né le 17 novembre 1869, à Juvigny-sous-Andaine (Orne), François Mauger avait été ordonné à Séez le 8 juin 1895 et placé, peu après, comme vicaire à la Sauvagère. Pendant ses études à Tinchebray, et surtout au grand séminaire, il s’était déjà senti attiré vers les missions d’Afrique et sa santé seule avait fait hésiter ses directeurs à le laisser partir. La vie active du ministère l’ayant bientôt remis, il vint demander une place au noviciat, le 8 mai 1897.

Le 15 mai de l’année suivante, il fit sa profession et, le même jour sa consécration à l’apostolat : il fut désigné pour l’Oubangui et parvint à Brazzaville en août 1898.

« Ce cher confrère, écrit le P. Rémy, en nous annonçant sa mort prématurée, attaché d’abord à la communauté de Brazzaville, comme directeur des enfants, puis comme économe, s’acquitta de ces deux fonctions avec zèle et dévouement. En janvier 1900, il était désigné avec le P. Colombel, pour aller fonder la station de Saint-François, dans la Moyenne-Alima. Il sut endurer avec courage et esprit de foi les souffrances et les difficultés inévitables dans toute fondation. Un jour, voyant des Noirs monter le fleuve en pirogue, il s’avança vers eux pour leur parler. Ces sauvages, qui n’avaient jamais vu de Blancs, crurent que le père voulait les arrêter, et le chef lança contre lui sa sagaie qui lui perça la cuisse. Le sang coula abondamment, et l’on eut de la peine à arrêter l’hémorragie. La plaie se cicatrisa, mais il ressentit toujours une grande difficulté pour la marche. Deux ans plus tard, le P. Colombel ayant dû renrer en France pour cause de santé, le P. Mauger le remplaça comme supérieur. En mai 1902. Il entreprit la construction d’une maison plus confortable pour les missionnaires. À peine l’avait-il terminée, que l’obéissance l’appelait à diriger la station de Sainte-Radegonde, dans la Basse-Alima. C’était en février 1903 ; il devait, hélas ! y succomber quelques mois après. »

« Depuis sa descente à Sainte-Rade­gonde, écrit son compagnon, le P. Pédron, le cher P. Mauger n’avait jamais été bien portant. Un peu de dysenterie et de fièvre lui firent visite au mois de mai ; il s’était cependant remis. Le dimanche de la Pentecôte, 31 mai, nous célébrions ensemble avec joie la fête patronale de notre famille religieuse. Rien encore ne faisait présager la fièvre bilieuse hématurique qui, le lendemain, devait obliger le bon père à s’aliter.

« Hélas ! Il ne devait plus se relever. Il vient de s’éteindre aujourd’hui, 6 juin, dernier jour de l’octave de la Pentecôte, pour aller, j’en ai la confiance, continuer au ciel l’Alleluia des joies pascales. » -
BG, t. 22, p. 358.

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