Le Père Henri MéHU,
1921-1982
décédé à Chevilly, le 10 novembre 1982, à l'âge de 61 ans.


Solide comme le granit breton, Henri a été emporté en quelques mois. Le missionnaire qui n'avait peur de rien, celui que l'on recherchait pour son esprit d'entreprise, pour son courage, son don des relations, son intelligence des situations, n'est plus visiblement au service de l'église du Cameroun. Il en fut l'une des figures marquantes pendant plus d'un quart de siècle...

Né à Plogastel, le 12 février 1921, Henri fit toutes ses études chez les Spiritains. Dès l'école primaire de Pluguffan il avait déjà donné son nom au P. Valy de passage comme recruteur. Bachelier, il entra au noviciat. Profès en 1940, le Père Faure l'avait estimé : "Bon, peut devenir excellent." Il fut ordonné prêtre à Chevilly, le 5 octobre 1947.

L'année suivante, il partait pour le Cameroun. Il y prit racine : 34 ans d'une traite, c'est de moins en moins fréquent... C'était un spécialiste de l'enseignement et de l'éducation. Dans les diocèses de Douala (au collège de Makak de 1950 à 1 " 953), à Sangmélima (où en 1959, aumônier fédéral d'Action Catholique il affilia douze étudiantes à l'A.C.J.F.), puis à Doumé, Bertoua et Garoua, il acquit une qualification surprenante et une notoriété nationale qui lui ouvrait les portes des ministères. De hauts fonctionnaires et peut-être des ministres avaient bénéficié de son apostolat.

Dieu allait, en 1982, l'appeler à servir le Cameroun d'une autre façon : quelques mois de grandes souffrances où les forces s'en vont, où les chances humaines d'en sortir s'amenuisent, et où l'âme s'affine en découvrant de mieux en mieux l'essentiel. Dieu, comme dit saint Paul aux Colossiens, arrache le missionnaire, le malade tout court, " à la puissance des ténèbres pour le placer dans le Royaume de son Fils bien-aimé. Car en Lui, nous avons le rachat, le pardon des pêchés- "

La croix qu'Henri a partagée a été son ultime visa pour être introduit dans ce royaume. Et cela nous est donné àtous et à chacun comme objet de méditation, pour laisser gagner nos cœurs par l'Espérance, celle qui a le Christ pour racines. " La vie et la mort, dit un poète, sont un, comme le fleuve et l'océan sont un. "

Henri reste vivant en ces milliers de Camerounais qui furent d'une façon ou d'une autre, les bénéficiaires de son apostolat. A eux comme a nous, il laisse un héritage que nous avons, à notre tour, à transmettre : Jésus-Christ est Sauveur. Il n'y a pas d'autre nom par qui l'homme peut être sauvé.
Père Jean Le Gall

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