Le Père Jacques MICHEL
décédé à Chevilly le 23 septembre 1996 ; inhumé à Chevilly le 25 septembre
Né: 24.06.27, à Langogne (48). Profès: 08.09.47, à Cellule. Prêtre :12.04.52, à Chevilly.

AFFECTATIONS:
Cameroun: Sangmélima, vicaire à partir de 1952, puis directeur diocésain des écoles (63-67) et procureur diocésain (67-68) ; Ebolowa, curé (69-74) ; Yaoundé, supérieur principal (74-77); Maroua, curé (77-81) ; Akonolinga, curé (81-91).
France : Vence, convalescence (91-94); Chevilly, infirmerie (94-96).


Jacques Michel avait eu le temps de faire sa philosophie et une année de théologie au séminaire de Mende quand il entra à dix-neuf ans au noviciat. Aimable et bon, vif et impressionnable, porté au scrupule, il ressentit impérieusement, car son jugement était droit s'il n'était pas encore formé, après deux années à Chevilly, le besoin de mûrir son caractère et sa vocation en sollicitant un poste temporaire à Allex. Il s'y maintint deux ans (49-51), donné à son emploi de professeur, facile avec ses confrères, acquérant peu à peu autorité et sérieux. Ordonné en mai 1952, il était affecté au Cameroun en juillet, pour trente-neuf ans.

Il eut le temps de laisser en plusieurs lieux sa forte empreinte. Après Sangmélima, où il eut en particulier une action sur l'enseigne­ment, il partit pour Ebolowa comme curé. Il y inaugura la nouvelle paroisse, avec le presbytère et la jolie église bâtie par le Frère Goulven. Il paraissait infatigable. Il parlait le boulou comme aucun Européen n'avait pu le faire. Puis il fut appelé à Yaoundé, comme supérieur principal. Cette charge lui a beaucoup pesé : parce qu'on le lui demandait il l'a assumée. Libéré après trois ans et sensible à l'appel du Nord, il part comme curé à Maroua. Là aussi il va étonner ses confrères : en arrivant il connaissait déjà assez de fulfuldé pour se faire comprendre ; il deviendra même professeur de cette langue ! C'est là que j'ai connu Jacques. J'appréciais en lui sa disponibilité, son souci de ne pas froisser. Il a aimé Maroua. Il est cependant parti avec beaucoup de courage pour Akonolinga, son dernier poste. Il y a fait l'unanimité auprès des gens. Les sœurs surtout gardent le souvenir de l'aide discrète qu'il leur prodiguait.

La maladie le surprend là. Il part pour la France, affrontant dans une infirmité douloureuse des soins qui ne l'étaient guère moins. Jamais il ne se plaignait. Attentif à ce qui se passait au Cameroun, il écrivait lui-même à de nombreux confrères. Il continuait à rester présent à ce pays qui lui était cher
Gérard SIREAU