Le Frère Privat (Marius) MOLINIER
décédé à Vence, le 6 mai 1995, à 78 ans ; inhumé à Vence, le 9 mai
Né : 30.11.1916, Le Born (48). Profès : 09.09.1936, Chevilly.

AFFECTATIONS :
France : Allex, menuisier, (31-42).
Sénégal (Ziguinchor) : Oussouye-Bignona (43-46); Ziguinchor, (46-63).
France: Grasse (63-86); Vence, (86-95).


Né au Born, en Gévaudan (Lozère), Marius Molinier en avait gardé l'accent savoureux, le goût de la nature et un solide bon sens. Tout en sachant vivre les ruptures nécessaires, il a toujours maintenu un fort attachement à sa famille, qui le lui a bien rendu.

A dix-huit ans, il entre chez les spiritains et devient le Frère Privat, pour se consacrer à la Mission, lui apportant sa compétence en menuiserie, le métier qu'il exercera toute sa vie.

Mobilisé au début de la guerre, Privat se bat en Lorraine. Puis il part pour le Sénégal, en 1943. Il reste vingt ans en Casamance, à Ziguinchor, alors en pleine expansion. Il forme de nombreux Africains à la menuiserie, tout en travaillant à la construction.

Pour des raisons de santé, il est rapatrié en 1963. Trois ans plus tard, on lui enlève un rein. L'autre rein, fragile lui aussi, et surchargé, lui a causé beaucoup d'enhuis. Il avait été placé à Grasse. Quand cette maison fut fermée, en 1986, il a suivi la communauté à Vence. Il y a été évidemment utile, comme menuisier et bricoleur.

Dans cette maison d'anciens, sans y penser, Privat fut un élément d'édification, car il était fidèle à la prière et à la vie commune. Cet homme de foi simple et profonde rayonnait, sans discours, sans sermons surtout. Sa famille l'a souligné : avec ou sans habit religieux, il suscitait respect et estime.

Il fut aussi un compagnon agréable et de bonne humeur : il riait de bon cœur et racontait des histoires; il jouait volontiers aux cartes ou aux boules, - avec conviction, car il n'aimait pas perdre. Il suivait avec passion les événements du sport... à la télévision.

En avril, hospitalisation : deux ulcères à l'estomac provoquaient une hémorragie interne grave. Très vite on a conclu qu'il lui restait peu de jours à vivre. Nous l'avons alors repris dans notre maison, où des soins assidus et une veille constante lui ont permis de sur­monter hallucinations et angoisses et de rester calme et lucide, sans souffrances excessives. Il s'est éteint dans la paix.
René PILLOT