Gérard est né à Vire. Ses parents tiennent une entreprise de transports. Après la libération de la ville en 1944, ils doivent vendre leur fonds de commerce. Le papa devenu hémiplégique, la maman fait des ménages pour vivre et financer les études du jeune Gérard. Celui-ci se sent attiré très tôt à la vocation sacerdotale et missionnaire. Il fait ses études primaires et secondaires à Vire. A 18 ans, il entre au séminaire de Bayeux pour la philosophie. Arrive le service militaire à Marseille, Saint Maixent, puis en Allemagne. C’est alors que sa vocation missionnaire se confirme. En 1948, Gérard fait son noviciat à Cellule. Il commence ensuite la théologie à Chevilly puis, en 1950, est envoyé à Rome.
Sa première affectation : la Croix-Valmer où il enseigne la philosophie durant 4 ans. En 1959, il part pour le Gabon. Après 8 ans comme professeur au collège Bessieux, il est nommé à la paroisse St Michel de Libreville qui va devenir le milieu pastoral qui lui permettra de mettre en œuvre ses talents de pasteur et d’artiste. Il y restera 25 ans. Il assumera aussi le service de supérieur de district, la charge pastorale des paroisses de St. André, de Notre-Dame de Cocobeach, de Ste Monique. Durant 9 ans, il sillonnera les routes du Gabon pour l’animation vocationnelle et la formation permanente. St. Michel reste son lieu de vie préféré : il y conçoit un vaste espace pour les célébrations et les enseignements. Un sculpteur met en œuvre sur les piliers en bois de l’église les scènes bibliques dessinées par Gérard et qui serviront pour la catéchèse. Il s’intéresse aussi à l’histoire de l’Église du Gabon. Il se lance dans des recherches, rassemblant les renseignements sur l’arrivée des premiers Spiritains et le développement de l’Église. A partir de la correspondance de Mgr. Bessieux qui est une mine d’informations, un 1^er tome est édité : de la naissance de J-R Bessieux (1803) à son ordination épiscopale 1849.
L’année passée, Gérard était revenu pour continuer ses recherches. Il manifestait déjà une grande fatigue qu’il pensait dissiper en retrouvant son milieu de vie. Depuis longtemps, il exprimait le désir de se donner jusqu’au bout pour ce peuple et cette Église qu’il aimait tant. C’était là l’expression de son caractère entier. Évacué sanitaire le 2 avril, ses forces vont décliner rapidement. Le Seigneur l’a appelé le 30 avril, jour de la mort de Jean-Rémi Bessieux, comme pour unir dans l’éternité ses deux grands missionnaires, serviteurs de l’Église et de notre Congrégation. Merci Gérard pour ta belle et grande vie missionnaire et pour le fort témoignage que tu nous laisses.