Monsieur Désiré MORILLON

Décédé le 25 septembre 2003 à Chevilly, âgé de 75 ans Né: 19/06/28, Vannes. lère profession: 12/09/52, Piré. Agrégé: 10/09/58. AFFECTATIONS : FRANCE : Piré (51-52) ; Chevilly (52-55) ; Maulévrier (55-75) ; Chevilly (75-2003)


Après une brève insertion professionnelle comme "manoeuvre quincaillier", puis "teinturier", Louis MORILLON entre à 22 ans au noviciat des Frères à Piré. Il y prononce ses premiers voeux le 12/09/1952 sous le nom de "Frère Désiré". En 1955, au terme de sa formation au triennat de Chevilly, il est affecté à Maulévrier : il y restera 20 ans, occupé au service de la cuisine et du réfectoire. Lors de la fermeture de Maulévrier, en 1975, il rejoint Chevilly où, durant 25 années -jusqu'à son décès -il fait la vaisselle, se dévouant également ces dernières années au service de la philatélie. Une vie toute faite de simplicité et d'humbles services communautaires.

Mais au cours de cette existence apparemment banale, un douloureux et pénible "chemin de croix" a été secrètement vécu par Louis MORILLON. Déjà au temps de sa formation initiale, tout en lui reconnaissant son profond attachement à la congrégation et aussi une pratique régulière et généreuse de sa vie religieuse, ses supérieurs mirent de sérieuses réserves pour une possible admission à la profession perpétuelle à cause d'une fragilité nerveuse chronique, et de difficultés relationnelles en communauté.

Pourtant, en 1958, à la fin de son 2e triennat de vœux temporaires, le frère Désiré fit sa demande d'admission à la profession perpétuelle. En réponse à sa requête, les supérieurs majeurs - général et provincial - l'invitèrent à s'orienter vers le statut d'Agrégé dans la Congrégation. Ce fit là une très douloureuse décision pour le frère Désiré, mais il s'y soumis humblement dans un grand esprit de foi, voulant continuer à vivre "au sein de la grande famille spiritaine" comme il l'écrivit alors au supérieur général. Malgré plusieurs demandes de révision de cette décision, la situation canonique du "Frère" Désiré ne changera pas.

Agrégé à la congrégation durant les 45 dernières années de sa vie, le "Frère" Désiré -comme il souhaitait qu'on continue à l'appeler - s'est toujours efforcé de vivre dans une totale fidélité à ce à quoi il s'était engagé en 1952 par sa profession religieuse. Chaque année, au soir du 2 février, il venait renouveler son engagement devant le supérieur de la communauté, par des vœux privés.

Assidu à la prière communautaire, son grand bonheur était d'animer l'office divin ou la récitation du chapelet, ou encore de faire une lecture à la messe. Il était aussi attentionné aux besoins de ceux avec qui il vivait, surtout les handicapés, et très régulier dans les charges matérielles qui lui étaient confiées. Jusqu~au bout, "Frère" Désiré s'est voulu pleinement "religieux spiritain".

Que le Seigneur l'accueille dans son amour, lui qui a dit "heureux ces serviteurs que le Maître en arrivant trouvera en train de veiller ! En vérité, je vous le dis, il se ceindra, les fera mettre à table et, passant de l'un à l'autre, il les servira." (Le 12, 37).

Jean FERRON.