Le Frère Louis (Guillaume) MORVAN
décédé à Paris le 10 février 1995,
inhumé à Chevilly, le 15 février


Né : 31.10.28, La Ville-Néen en St-AIban (St-Brieuc). Profès : 08.09.54, ù Cellule.
AFFECTATIONS - France : Maison mère, portier (58-64). Sénégal : Dakar, économe de la maison d'accueil (6-1-76). France : Maison mère, portier, chauffeur (76-95).

Fils de paysans bretons, Louis a d'abord travaillé la terre. C'est à l'occasion d'une "mission paroissiale" qu'il devine l'appel du Seigneur. Mobilisé à la veille de la guerre d'Algérie, il découvre la terre d'Afrique ; et au retour il termine ses études à Saint-Ilan avant de faire profession à Cellule. Mais assez vite, à Mortain, il constatera que les études pour le sacerdoce seront difficiles, et il demandera à être Frère et l'obtiendra. Toute sa vie sera accueil et service.

D'abord placé à la porterie de la maison mère de Paris pendant six ans, puis au Sénégal comme économe de la maison d'accueil, il revient à la maison mère pour un service de quelques années, qui se prolongeront dix-neuf ans. Là encore, il sera portier et chauffeur, visiteur des malades et prêt pour tout remplacement. Il aimait la vie de communauté. Il y avait des réactions vives, des affirmations sans beaucoup de nuance, cela faisait partie de son personnage. On en souriait. C'était "le Frère Louis" !

Peu de spiritains ont accompagné ou accueilli autant de confrères : ceux qui partaient en mission, ceux qui en rentraient, ceux qui passaient. A toute heure, nocturne ou matinale, on pouvait compter sur lui. Et quel conducteur ! Selon le jour, selon l'heure, il avait "son" itinéraire pour être là où il fallait, au moment qu'il fallait, avec son sourire. Certains jours, bien sûr, fatigué, contrarié, il lui arrivait de paraÎtre bougon, mais, même alors, jamais il ne refusait un service. Car il aimait, et ne pouvait laisser qui que ce fût dans l'embarras ou la tristesse.

Puis un midi, subitement, rien ne le laissant prévoir, il s'est effondré, perdant connaissance, sans la retrouver jusqu'à son retour au Père, quinze jours plus tard. Tant de fois, il avait souhaité la bienvenue à ceux qu'il accueillait ; aujourd'hui, à la porte du ciel, à leur tour, des confrères lui disent: "Bienvenue, Frère Louis !" Jean GODARD


BON VOYAGE, FRERE LOUIS!

Frère Louis, à combien d'entre nous n'as-tu pas souhaité "Bon voyage" ou "Bienvenue à Paris" ! De jour comme de nuit, en hiver comme en été, par route dégagée ou embouteillée, aux aéroports, aux hôpitaux comme aux gares, tu aimais rendre ce service de "taxi spiritain". Tu savais les missionnaires de retour trop fatigués ou trop distraits pour se retrouver aisément dans la jungle parisienne. Tu les devinais aussi trop soucieux et inquiets à leur re-départ pour ne pas leur offrir, jusqu'au bout, la souriante amitié de ta présence, agrémentée de commentaires bien sentis sur les derniers matches de football ou de rugby...

Nous étions nombreux, spiritains et autres, à apprécier tes services, à admirer ton art de la circulation en région parisienne. Nous devinions que derrière le conducteur, bison plus que futé, se cachait un Frère. De la grande lignée des "Frères Courage". Tu aimais ce livre, cette reconnaissante évocation de ceux sans lesquels tant de centenaires d’évangélisation ne seraient sans doute pas célébrés.

Tu étais passionnément attaché à la vie religieuse communautaire. Ne me disais-tu pas, début janvier, que "religieux, nous sommes les professionnels de la pratique religieuse ; notre prière, c'est ça qui attire les gens" ? Et encore : "Il faut être constructeur de communauté, et pas seulement consommateur". Sans rien perdre de ce zèle ardent, tu étais devenu, avec les années, un peu plus indulgent à l'égard de nos faiblesses...

Le décès de ta belle-sœur, au mois de novembre, t’avait beaucoup affecté. Plus que tu ne voulais le montrer. Tu étais soucieux pour les tiens. Tu aimais aussi visiter et réconforter les malades, fidèlement, au jour indiqué. Et voici que ce vendredi 27 janvier, à l'heure de midi, en pleine cour, l'ombre de la mort a commencé à te recouvrir. Après une matinée comme toutes les autres : la prière, la distribution du courrier, une course à vélo, un remplacement à l'accueil, un dernier travail sur une voiture...

Là-haut, à l’aéroport du ciel, de nombreux amis t'attendent. De Bretagne, du Sénégal, de Paris, de partout. Ils connaissent le chemin. Ils sauront te faire passer, malgré les bouchons... Bon voyage, Frère Louis !
Jean-Paul HOCH


Le 27 janvier, peu avant midi, le Frère Louis MORVAN a perdu connaissance. Le scanner pratiqué à 11Hôpital de la Pitié -Salpêtrière révélait une grave hémorragie cérébrale, . Sans plus reprendre connaissance, le Frère Louis MORVAN est décédé le 10 février. La messe de funérailles a été célébrée en la chapelle de la maison mère, le mercredi 15 février

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