Le Frère Marie-Nicolas MOTSCH
décédé à Strasbourg, le 22 août 1989, à l'âge de 79 ans


Le Frère Marie-Nicolas Motsch est né le 20 février 1910 en Lorraine. Jeune homme, il travaille comme ouvrier à la ligne Maginot. D'un accident de transport il se tire avec sept mois d'hôpital et une jambe plus courte que l'autre : il boitera toute sa vie.

Est-ce cette longue pause à l'hôpital qui détermine Nicolas à donner sa vie au Seigneur ? Le 16 janvier 1935 il entre àNeufgrange. Postulat, noviciat : il y fait profession en 1937, puis séjourne sur place pendant deux ans. Il travaille à l'imprimerie et à la culture, et surtout, parallèlement, à la boulangerie.

Arrive la guerre en 1939. Réformé à cause de sa jambe, il est affecté à Saverne, où il restera jusqu'à fin 1980. Là, il est jardinier, ce qui n'était pas une petite affaire. En ce temps, pour ce grand terrain, pas de motoculteur : la bêche, et parfois le coup de main des grands élèves. En plus du jardin à mettre en valeur, le F. Nicolas élève une centaine de lapins. Il se fait propagandiste en proposant le Calendrier dans une dizaine de villages. Il entretient le souvenir des morts en fleurissant les tombes des confrères au cimetière.

Pendant les quarante et un ans vécus à Saverne, le F. Nicolas ne voulut jamais prendre de vacances en été, mais il profitait de l'hiver pour voir sa famille. Le 10 novembre 1980, le F. Nicolas arrive à Wolxheim. Il ne reste pas inoccupé : il aide au jardin; il rend service où il peut, aussi longtemps qu'il peut.

En 1987, à l'occasion d'une opération, on diagnostique un cancer des os, suite et fin probable de l'accident de sa jeunesse. Avec courage, il continue à marcher, n'acceptant le secours de la chaise roulante que les quinze derniers jours de son existence. il reste assidu à la vie de la communauté jusqu'à l'hémiplégie du 18 août, qui l'a conduit à l'hôpital de Strasbourg, où il est mort le 22 août.

Il achevait ainsi une vie dévouée, patiente dans la gêne de la jambe infirme, dans la douleur de la maladie inexorable. Dans les temps creux, à la chapelle il priait, dans sa chambre il chantait. Qu'au ciel il ait la récompense du fidèle serviteur.
D'après le P. Ch. Ditner

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