Né à Katzenthal (68), Léon va marcher sur les traces de son oncle spiritain, professeur de Morale et de Droit Canon à Chevilly, et de son grand frère Victor, professeur à Mortain et curé en Alsace.
S’il a toujours été discret sur sa famille et son enfance, Léon était intarissable dès qu’il s’agissait de sa première mission, au collège St-Martial de Port-au-Prince à Haïti. Organiste, maître de chant, professeur de français, Léon n’avait pas le temps de s’ennuyer ! " Nous étions quatre bons organistes, aimait-il à préciser. Nous avions une chorale de renom et nous donnions fréquemment des concerts très appréciés ".
En 1961, jugé indésirable en Haïti, il est sous-maître des novices à Cellule, pendant six ans, apprécié si j’en crois les confrères qui l’ont connu alors, intarissable sur Haïti, animateur de chant et organiste, avec à son actif la restauration de l’orgue.
De 1967 à 1974, il assure l’économat du séminaire français de Rome ; il prend son travail à bras-le-corps, s’astreignant à apprendre le romain populaire.
Après un recyclage à la rue Lhomond, ce sera la longue immersion sundgauvienne, de 1975 à 2007. Après une année d’enseignement à Blotzheim, avec la charge de la paroisse de St-Louis-la-Chaussée, il est nommé curé de Michelbach-le-Bas. Il exerce ce ministère durant neuf ans. Son esprit d’entreprise et son dynamisme font de la petite église paroissiale un véritable bijou. La chorale et l’orgue bénéficient des soins attentifs du " maestro ". Les célébrations liturgiques sont de qualité à tous égards : décoration florale, tenue des servants d’autel, homélies bien ciblées (" six minutes ", disait-il !). La paroisse de Hésingue, où il réside de 1985 à 2002, est l’objet de la même attention pastorale et artistique. J’ai vu Léon à l’œuvre dans les deux paroisses. Et je dis : bienheureuses paroisses !
De 2002 à 2007, c’est une semi-retraite à la communauté de Blotzheim. Léon reste actif dans le ministère paroissial. En 2007, la Province lui demande de rejoindre Wolxheim. Le passage ne se fait pas sans turbulences… Il y aura des malentendus…Mais assez rapidement, Léon va retrouver la sérénité.
Il fallait prendre le temps de l’apprivoiser, de ne pas se laisser rebuter par une écorce d’apparence parfois rude, par un tempérament maniant volontiers l’ironie ou, du moins, un humour un peu caustique. Mais derrière la façade, on découvrait vite un cœur de prêtre, un visage de frère. C’est l’image que je garderai de lui.