Le Père Alexandre NDIAYE
décédé à Dakar le 5 novembre 1996, âgé de 90 ans
inhumé à Dakar le 7 novembre


Né :01.01.06, à Saint-Louis-du-Sénégal . Profès : 08.09.30, à Orly. Prêtre : 09.02.36, à Dakar.
AFFECTATIONS - Sénégal : Saint-Louis (36-3 7) ; Poponguine (3 7) ; Ngasobil (3 7-48) ; Rufisque (48-49) ; Kaolack (50-53); Louga (53-58); Saint-Louis (59-61) ; Dakar (61-96).

N.B. - Le P. Vieira a rédigé une notice, trop longue pour être reproduite. On se résigne, mal; à glaner dans ce texte excellent qui à travers les faits révèle si bien la personnalité du P. Ndiaye.

Alexandre Ndiaye est né d'un père animiste et d'une mère musulmane. Le père fit baptiser ses deux garçons encore enfants, mais attendit assez longtemps pour demander à son tour le baptême. Sa mère resta musulmane fervente presque toute sa vie, mais fut finalement baptisée par son fils quelques années avant sa mort.

Alexandre fut amené à la vocation religieuse par l'attrait de la liturgie, par les rencontres avec les Pères et leur souci de former les jeunes. Il fit sur place, à St-Louis, ses études primaires et secondaires. Après son service militaire, il partit pour la France sans le dire, à sa mère. Il revint au bout de huit ans pour être ordonné prêtre - 20eme prêtre sénégalais - dans la neuve cathédrale de Dakar.

Sa carrière devait connaÎtre deux périodes bien distinctes. La première, assez mobile (36-61), est celle d'un missionnaire sur le terrain : vicaire à St-Louis pendant un an et demi, il passe trois mois à Poponguine comme professeur, et travaille ensuite, toujours en pays wolof, à partir de Ngasobil, vers Ndianda et environs, puis à Rufisque. Il s'occupe ensuite, à Kaolack, du secteur Foundiougne et Sokone, puis à Louga, du secteur Linguéré. Il est alors nommé de nouveau à St-Louis, mais ne rejoint pas son poste (car il soigne à Dakar une sérieuse anémie). Mgr Landreau , assez sèchement, le remet au supérieur principal. Commence alors la deuxième période (stable : de 1960 à 1996 !) Placé à la cathédrale de Dakar il ne la quittera pas. Il inaugure presque immédiatement le ministère qui a rendu populaire l'abbé Ndiaye : les émissions en wolof à la radio nationale. Chaque dimanche matin, sa belle voix pénétrante, articulant les mots merveilleusement et ponctuant ses réflexions de chants latins, tente avec patience de faire passer le message chrétien auprès d'un immense auditoire musulman, dont il était en fait si proche par sa famille.

Le Président Senghor avait adopté le P. Ndiaye comme chapelain. Pour l'éminent humaniste, il se faisait une joie de célébrer en latin.

Les années passent. Volontiers solitaire, toujours un peu en retard, il trottine avec alacrité, à Dakar ou à Paris, dans son immuable soutane noire. Au retour d'un congé en France il a été surpris par une mort subite.
(Repris du Bulletin du District du Sénégal, n°57)

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