Le Père Abel NICOLOT

IL est né en l889 à Dole, bien que sa famille eût sa résidence à Mâcon. Après ses études primaires, il passa à l'institut d'Immensee près de Schwyz, en Suisse, où il fit ses études secondaires de 1901 à 1908 et la philosophie l'année suivante. Il obtint un grand succès dans ses classes. Il y connut le Père Louis Carrard qui le précéda dans la Congrégation, et peut-être l'y entraîna.

Après ses études classiques, on lui demanda le service d'être professeur de quatrième à Immensee même, là où il avait été élève. Son talent pour l'enseignement s'y révéla et il se décida à entreprendre sa théologie pour être prêtre. Deux ans durant, il étudia au grand séminaire de Coire, en Suisse, sans intention pourtant de s'attacher à ce diocèse. Puis vint la guerre. Mobilisé dans les premiers jours d'août 1914, il fut fait prisonnier dans les Vosges avant même la fin du mois. - Quand la guerre fut finie, après une dure captivité, il ne se sentit pas assez rétabli pour commencer aussitôt un noviciat. C'est en 1920 qu'il demanda à entrer dans la congrégation. Il fut admis au noviciat de Neufgrange où, sous la direction du Père Liagre, il passa une année très fructueuse pour son âme. Il fit profession le ler novembre 1921. Avant de terminer ses études, il hésita, et demanda à être employé comme professeur à Cellule (Puy-de-Dôme). Une dernière année à Chevilly lui permit de recevoir dans la paix les ordres sacrés. En 1925, il reçut enfin son obédience pour Haïti.

Son principal champ d'action a été le petit-séminaire-collège Saint Martial, de 1925 à 1933. D'une intelligence ouverte, portée peut-être aux petites choses plutôt qu'aux larges conceptions, il se pliait sans peine aux études universitaires, tout en conservant une grande attache aux sciences d'ordre pratique : il aimait la botanique, l'entomologie surtout, moins pour leurs vastes classifications que pour les découvertes de détail qu'elles promettent. Il réussissait près de ses élèves : enseignement et discipline lui étaient faciles ; il discernait sans peine le parti à tirer de chacun et il se montrait très énergique, tout en laissant soupçonner, en tous ses rapports, un fond de tendresse. Il aimait vraiment les enfants confiés à ses soins, il s'entendait à les égayer, à donner à leurs jeux de l'intérêt et de l'entrain. Leur bien spirituel, on le comprend, était son suprême objectif ; il dirigeait la conscience de plusieurs d'entre eux, et tous ceux qui s'adressaient ainsi à lui, se trouvèrent bien de ses conseils. - En 1933, il rentra en France bien fatigué et ne put retrouver la santé. Hospitalisé à la clinique de Courbevoie, entouré de ses deux frères et d'une de ses belles-sœurs qui priaient avec lui et pour lui, il s'endormit paisiblement du dernier sommeil, le lundi 8 avril 1935 à 5 heures du matin, dans des sentiments de grande piété.

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