Père Raymond NICOUD
Décédé à Chevilly le 21 juin 2003, âgé de 89 ans.
Né : 9/5/14, Cruet (73). Profès : 8/9/31, Orly. Prêtre : 26/8/39, Langonnet.

AFFECTATIONS :
FRANCE : Mobilisé prisonnier (39-43) ; maquis des Glières (44-45).
GABON : Mayumba (46-49).
FRANCE : Maison Mère (50-70) ; Grasse (70-76).
ITALIE : Séminaire Français (76-90).
FRANCE : Chevilly (90-2003)


« Que Dieu ait pitié de celui qui meurt. Qu’il l’accueille dans son paradis », c’est le salut de la part de mes amis musulmans à l'occasion du décès de mon oncle.

L'évangile de Cana a été choisi parce que R. Nicoud était un homme de convivialité et un bon intendant.

Issu d’une tribu de cultivateurs pauvres, il a pu faire des études au collège, avec son frère Pierre, grâce à l'aide de la famille de Michel de Certeau qu'il a connu enfant. Pierre, d’une intelligence rare, fut ordonné prêtre à 23 ans et fut aumônier du maquis, il mourut accidentellement à 25 ans. Raymond le remplacera en 1944 à son retour de captivité.

Issu d’une tribu de serviteurs et de cultivateurs-vignerons, il sut manier très tôt la binette et le sécateur, toujours en poche avec son chapelet. Le parc de Chevilly se souvient encore de lui. Ce savoir faire et ce bon sens paysan le mettaient à l’aise avec tout le monde surtout avec les gens simples et les travailleurs manuels. Il fallait le voir ou l’entendre parler de la culture de la pomme de terre ou de la vigne et surtout de la fabrication du vin avec les gens de son village. Ce sens du travail explique la grande estime qu’il avait pour les Frères. Cette simplicité dans la relation et le travail, il la vivait dans notre famille. Il y fut à l’aise avec tous.

Doué d’une mémoire prodigieuse, il pouvait resituer ceux qu’il rencontrait dans leur généalogie et donner des informations appréciées sur ses ancêtres. Tant qu’il put écrire, il tenait une correspondance importante et aussi un journal quotidien. Plusieurs cahiers sont remplis de son écriture.

Il n’aura passé que 3 petites années en Afrique (Pointe Noire). Rapatrié sanitaire en 1947, c’est après sa convalescence qu’il devint économe de la Maison Mère pendant 14 ans, puis supérieur pendant 6 ans. Là encore, il sut rester informé sur les problèmes de la mission, et ce, dans la convivialité. Après la rue Lhomond il accepta d’être supérieur à Grasse, pendant 6 ans. C’est là seulement qu’il passera son permis de conduire. On lui confia les archives du Séminaire Français qu’il fallait déchiffrer et dépoussiérer. Il en fit un classement rigoureux. Là aussi, il déploya ses talents d’homme d’accueil en recevant de nombreux parents et amis en visite dans la ville éternelle.

Raymond Nicoud, l’intendant convivial, le Seigneur te dit aujourd’hui :

« Viens, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton maître. Le Père t’attend. Goutte le vin nouveau, le meilleur, celui gardé pour la fin.
D'après l'homélie du P.Raymond GONNET