Le Frère Lin OLIVIéRO,
1871-1893


Le F. Lin (Oliviéro Jean-Mathurin) naquit, à Plumergat, le 25 janvier 1871. Le recteur de sa paroisse, qui avait donné sur lui les meilleurs témoignages, l'amena lui-même au postulat des Frères de Langonnet le 19 mars 1886. Reçu novice le 29 mai 1887, il fit profession le 30 septembre 1888, en la fête de saint Jérôme.

Peu après, il fut envoyé à la mission du Sénégal. Placé d'abord à Thiès, il fut envoyé L'année suivante (octobre 1989) à Kita, dans le Soudan. Il était spécialement chargé du soin du troupeau et s'y appliquait de son mieux. Astreint par son âge au service militaire en 1892, il avait obtenu de le faire dans la mission même ; nous devons le dire, à la louange des officiers, ils étaient pleins de bienveillance à son égard. Il se rendait au fort français pendant la journée, mais tous les soirs on lui permettait de venir passer la nuit à la mission.

Voici, sur sa maladie et ses derniers moments, des détails extraits d'une lettre du Père supérieur de Kita : Vers la fin de novembre 1892, le Frère Lin fut pris de coliques et de diarrhée opiniâtre. Le médecin conseilla la prudence et le repos. Quatre jours après, le cher Frère s'alitait définitivement : c'était la dysenterie. A partir de ce jour, il ne vécut que de bouillon et de lait.

Quinze jours avant la mort, notre docteur me dit qu'il n'avait plus d'espoir. Le lendemain, j'avertis le cher malade que le médecin avait perdu tout espoir de le sauver. Cette déclaration ne le troubla nullement. Puisque c'est fini, répondit-il simplement, il faut me préparer. En effet, il s'est admirablement préparé et nous a tous édifiés par la manière dont il a reçu les derniers sacrements, après avoir émis, devant toute la communauté réunie, ses vœux perpétuels. Quand tout fut fini : " Maintenant, dit-il, je suis prêt.

Le 10 janvier, comme je récitais le bréviaire à son chevet, je remarque tout à coup que la respiration devenait plus faible. Je regarde attentivement le cher malade : un léger hoquet lui échappe et il rend son âme à Dieu.

Le lendemain matin, les officiers du poste se firent un devoir d'assister à l'inhumation, témoignant ainsi de leur sympathie envers la mission et le cher défunt.
(Lettre du P. Garnier du 29 janvier 1893)

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