Le Frère Noël ORéART
décédé à Langonnet, le 26 mars 1984, à l'âge de 73 ans.

Son origine est toute proche de l'Abbaye : les genêts, les bruyères, les ajoncs de Ploërdut, où il est né le 17 avril 1910. Après des études primaires dans son village, il fait une expérience chez les Montfortains à Pontchateau et Saint-Laurent-sur-Sèvre. Il est douloureusement éliminé pour raison de santé ; épreuve difficile à admettre, et que solutionnera un dépanneur de vocations en difficulté, le bon Père Videlo, son compatriote.

En septembre 1932, il entre donc au postulat de Chevilly. Il y fait profession le 9 septembre 1934 avec les Frères Jean-Louis et Pierre. Cela aurait fait 50 ans, le 9 septembre prochain. Il reste un an à Chevilly, puis cinq ans à Mortain dans les "petits services". La guerre de 39-40 lui donne l'occasion d'un séjour de quelques mois en Afrique, à Alger. Ensuite, c'est la grande stabilité : 1940-1965 à Bordeaux, 1965-1976 à la rue Lhomond, avant de revenir à l'Abbaye, vers la terre natale.

Un infarctus nous l'a enlevé, à l'hopital de Lorient où il restera 36 heures. Il est parti avec un grand sourire à son docteur : "Quand le Bon Dieu voudra", avait-il déclaré le jour avant.

Résumer la vie, la personne du Frère Noël ? Un sourire, un grand sourire, toute sa vie, même par delà la mort.

Pour les bonnes gens de Ploërdut, c'était "Joseph". Pour les Spiritains, c'était Noël, "Dieu avec nous". Il a été "Dieu avec nous", à Bordeaux et à Paris pour quantité de missionnaires, aussi bien pour les jeunes en partance que pour les anciens rentrant de la brousse. Il les connaissait les quais et les paquebots de la Gironde. C'était son territoire de mission. Paris sera plus exigeant, plus sec, moins humain. La retraite sera bienvenue, bien remplie aussi : la sacristie, l'allée de Saint-Joseph, et la petite industrie : pochettes de timbres, fabrique de chapelets, toutes choses qui sont valeurs appréciables pour la terre, en préparant la bienheureuse éternité.

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