Le Père Pierre PELLIER,
décédé à Mossaka, le 23 juin 1956,
à l’âge de 30 ans.


Pierre Pellier naquit le 15 juillet 1925, au Bas-Goué de Bais, deuxième enfant de Jean-Baptiste Perrier et de Marie Maudet. Les parents étaient ouvriers agricoles, jardiniers au prieuré de Gahard. Quand ils perdirent leur place, ils confièrent Pierre, durant deux ans, aux religieuses d’un orphelinat, près de Fougères. C’est là qu’il songea au sacerdoce. Revenu à Bais, le curé lui apprit les rudiments de la langue latine et le recommanda à la communauté de Saint-Ilan où sa vocation missionnaire se précisa. Il y obtint le baccalauréat et le brevet sportif national.

Profès à Mortain le 21 avril 1946, prêtre à Chevilly le 12 avril 1952, il reçut son obédience (6 juillet 1952) pour le Congo, au diocèse de Fort-Rousset, dirigé par Mgr Verhille. Il arriva à la mission de Liranga le 14 novembre 1952, où les PP. Noter et Lejeune l’accueillirent. Il s’attaqua de suite à la langue locale ; le 90e jour il entrait au confessionnal et le sixième mois, il donnait son premier sermon.

Sa jeune ardeur missionnaire se donna sans compter dans cet immense territoire, grand comme 14 départements français, où il avait 2 500 km à parcourir pour visiter 33 000 âmes, dont 9 000 étaient chrétiennes. Les 32 colons européens éparpillés sur l’ensemble de ce territoire le verront passer dans leurs postes à des époques très régulières : contrôle des catéchistes, ouvertures de nouveaux postes, appel très serré des chrétiens pour stimuler les bons et ramener les faibles dans le droit chemin. Il les secoua si bien que, sous son implusion, les baptêmes passèrent de 350 à 500, les mariages de 50 à 90 et les catéchsites de 32 à 44, pendant les trois dernières années.

Malheureusement, un accident mortel (une décharge dans le ventre, d’un fusil de chasse manœuvré dans un mouvement d’irritation) mit fin à cette ardeur où l’expérience n’avait pas encore engendré la patience. Décédé le 13 juin 1956, à la fin de sa trentième année, il est le cinquième missionnaire inhumé à Liranga. -
LM, n° 117, p. 11.

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