Père André PERRION
Décédé à Yaoundé le 27 janvier 2002 à l'âge de 69 ans
Né : 22/09/32, Péaule (56). Profès : 08/09/54, Cellule. Prêtre : 0 1/10/6 1, Chevilly.

AFFECTATIONS :
CAMEROUN : Sangmelima (62-71) ; Ebotnkou (71-78).
FRANCE: Langonnet (78-82).
CAMEROUN: Nkol Ekong (1982-2002)


André est mort précipitamment dans la nuit du 27 janvier. Il était venu à Yaoundé consulter un docteur, suite à une crise aigüe (il pensait des poumons, en fait c'était du cœur ... ). Il n'aura pas le temps de repartir pour sa chère mission de Nkol Ekong. Mais il repose là-bas, à côté du fondateur de cette mission, le P. Jean-Marie Degruson, juste à l'entrée de l'église. Pendant quarante ans, il s'est dépensé au service du diocèse de Sangmélima. Il avait fondé la mission d'Ebotnkou qu'il avait su décorer de fleurs et de parterres. Déjà, s'arracher de cette paroisse avait été dur : toute la population tenait tant à lui. Il va redonner vie à celle de Nkol Ekong. Là, il passe vingt ans, préoccupé de donner une formation poussée aux catéchistes, veillant à l'école où les élèves ne cessaient d'augmenter, visitant régulièrement le dispensaire pour réconforter les malades et les infirmières.

André était un vrai "pasteur" : il savait écouter chacun et partager son enthousiasme. Je me souviens des longues soirées où il pouvait dire avec passion ses soucis et ses joies, au milieu de ce coin de brousse du Cameroun. Avec lui, on pouvait causer très profondément. Il faisait son travail de missionnaire avec beaucoup de sérieux. C'était aussi un homme très affable, plein de délicatesse pour les autres. Alors, pourquoi n'a-t-il pas voulu vivre avec d'autres confrères ? C'est un mystère que je n'ai jamais compris. Il disait souvent qu'il souffrait de la solitude, mais en même temps le côté anxieux de son caractère l'amenait à douter d'un partage trop superficiel sans doute ... Si bien qu'il déclina bien des propositions pour venir aider d'autres confrères. André était apprécié aussi dans ce diocèse de Sanginélima. Mgr Zé le choisira vite comme son Vicaire Général. Il assurera la formation des catéchistes dans le centre diocésain : ses talents de pédagogue et de formateur étaient reconnus.

Sur sa dernière lettre à une sœur il écrivait : "J'aimerai une santé meilleure. L'agression du 28 avril dernier ne m'a pas arrangé (il avait eu des côtes cassées ... ). Le cœur a tendance à s'emballer. Cœur ou poumon, 'il faudra sans doute voir tout cela lors d’un prochain séjour en France... Voici pour ce petit tour d'horizon, du moins extérieurement, pour le reste, le Seigneur jugera !" Ce que le Seigneur a fait en rappelant son serviteur ce 27 janvier ... N'y-a-t-il pas aussi un petit clin d'oeil de Libermann ? Merci, André, pour ta constance dans ton travail de missionnaire, pour toute l'affection que tu as donnée à tant de gens.
Gérard SIREAU