Le Père Joseph PETITPREZ,
1886-1931


Troisième enfant d'une famille qui en comptait treize, Joseph Petitprez est né à Merville le 23 mars 1886. Sur le conseil de son oncle, prêtre et supérieur du collège de Valenciennes, il entra au grand séminaire de Cambrai, puis devint professeur au collège de Bailleul. Il fit ensuite son service militaire. Il entra au noviciat en 1906 et fut ordonné prêtre à Chevilly le 28 octobre 1910.

L'année suivante il partit au Gabon, mission très dure par sa condition de colonie forestière et de pays sans route. Il fut envoyé a Ndjolé qui était en ce temps-là une des stations les plus pénibles. Heureusement, la chrétienté de Ndjolé, travaillée par d'excellents ouvriers comme les PP. Martrou, Tardy, Bouvier, était bien partie et de bon aloi. Le jeune Père se mit tout de suite à la langue des pahouins, le fan. Doué pour les langues et la philologie, il y réussit fort bien. Il portait pareillement des jugements frappants de justesse sur la psychologie et les coutumes locales, sur la valeur exacte des chrétiens et l'éducation des catéchumènes, sur les questions de colonisation et d'évolution de la société. Un pareil acquis ne se cueille pas sous la vérandah, mais dans des sorties épuisantes dans la région.

En 1914, il fut appelé à Lambaréné puis à Libreville, où il rédigea plusieurs livres à l'usage des chrétiens et écoliers de langue pahouine. En 1919, il retourna à Ndjolé comme supérieur, pour mettre debout une école et une église. Il vint à bout assez heureusement de ce double travail, mais il y laissa définitivement ses forces. En mai 1931, hâve et exsangue, il revenait en France. Malgré les soins assidus des médecins et des infirmières, la fin inévitable arriva le vendredi 17 juillet 1931. Il avait 45 ans.

Sa famille désira que sa sépulture soit à Merville. L'évêque du Gabon, Mgr Tardy, et le Père Provincial de France présidèrent ses funérailles, au milieu d'une grande affluence de prêtres et de fidèles.

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