Le Frère Fidèle, Etienne PHELEP,
1906-1987


Etienne Phelep est né le 2 août 1906 à Kernouès, près de Lesneven. A l'âge de 8 mois il perdit sa mère et, trois ans plus tard, son père. Il fut élevé par sa grand-mère maternelle, devint cultivateur dans sa famille et domestique de ferme à Kernouès. A 20 ans, en 1926, il prononce ses premiers vœux, sous le nom de Frère Fidèle. Les 60 années de vie religieuse qu'il va vivre seront entièrement consacrées au service de la Province de France.

Il est d'abord affecté aux travaux de la ferme, à Chevilly. Il y restera jusqu'en 1935. Atteint de tuberculose, il doit rejoindre Montana, en Suisse. C'est là qu'il prononcera ses vœux perpétuels, le 6 septembre 1936. Revenu à Chevilly, avec un poumon en moins, il ne peut reprendre ses anciennes occupations à la ferme. Il travaille à la lingerie.

En 1940, n'étant pas mobilisable, il rejoint sa Bretagne natale. Il va demeurer 11 ans à l'Abbaye de Langonnet où il exercera des fonctions dans la maison. Mais vu son état de santé, les brumes de la vallée de l'Ellé ne lui sont guère favorables. En 1951, il est affecté à Grasse où il résidera 9 ans. En 1959, ses supérieurs lui proposent un petit travail à la maison provinciale, rue des Pyrénées ; il s'occupe en particulier de la lingerie. Quand il vient à la maison mère, rue Lhomond, il y assume le même travail.

En 1866, il doit subir, en 8 mois, trois interventions chirurgicales, une à Paris et deux à Rennes, se trouvant, à ce moment-là, en repos à Piré, vivant au ralenti. Puis, en mars 1970, il arrive à Chevilly. Au mois de juin, il reçoit le sacrement des malades et se prépare doucement à la mort. Mais dans sa divine Providence le Seigneur en décidera autrement, jugeant que la mission qui lui a été confiée, celle de la prière et de la souffrance, n'est pas encore arrivée à son terme. Il vivra les seize dernières années de sa vie, au milieu de ses confrères en retraite, se rendant toujours utile dans la mesure de ses possibilités. Il fêtera successivement, dans la joie et l'action de grâce, son jubilé d'or de vie religieuse, en 1976, et de diamant, en septembre 1986.

La fin de sa vie sera aussi discrète et pauvre que les 80 années que le Seigneur lui aura accordées. Alité durant seulement trois jours, il rejoindra la gloire des enfants de Dieu, au matin du 2 février 1987, alors que la communauté de Chevilly s'apprêtait à aller chanter, selon la tradition, le Magnificat, auprès du tombeau du P. Libermann. R aura été accueilli par celui qu'il a servi humblement, toute sa vie, et par tous ceux qu'il aura aidés, d'une façon ou d'une autre, par sa prière et ses souffrances.
P. Jean Ferron

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