Le Père Michel PICARD

Né : 03 février 1920 à Rieux (60)
Profès : 24 mars 1944 à Cellule
Prêtre: 6 octobre 1946 à Chevilly;
Décès: 4 mars 2017 à la Maison Africa/ Nogent sur Marne (94)

AFFECTATIONS :
FRANCE:
Sem. St Esprit -Maison-Mère (47-48; Professeur); SUISSE: Montana (48-50; Santé); FRANCE: Chantenay (50-52; Aumônier noviciat Sœurs Spiritaines); Lille (52-59; Directeur Scolasticat universitaire); CONGO: Brazzaville (59-65; Supérieur Séminaire Libermann); FRANCE: Mortain (66-69; Supérieur et Directeur) ITALIE: Rome (69-75; Supérieur Séminaire Français); FRANCE: Boujan (76-83; Ministère + Directeur de l'Archiconfrérie du Saint Esprit); Maison-Mère (83-98; Directeur Revue Esprit Saint); Vence: (98-2004; Retraite); Chevilly: (2004-2005; Retraite); Nogent-sur-Marne (2005-2017; Retraite)

Le chrétien qui est saisi par le Christ ne se fie pas à l’opinion des hommes. Ce qui compte pour lui, c’est de connaître Jésus Christ comme son Seigneur, comme son maître. C’est de cette manière qu’il deviendra un homme juste devant Dieu. C’est tout cet itinéraire vers la sainteté que le Père Michel PICARD a essayé de parcourir à la suite du Christ en divers lieux : le Congo Brazzaville, le séminaire français à Rome et en divers coins de France.
Le P. PICARD a été mon supérieur à Mortain lorsque nous faisions le cycle de philosophie, avec quelques autres confrères de Suisse. Un homme droit et juste qui savait mener notre groupe de scolastiques. En tant que formateur et supérieur de maison de formation, il a guidé les plus jeunes de ses frères sur le chemin à la suite du Christ pour qu’eux-mêmes, ayant été saisis par le Christ, puissent s’engager à poursuivre leur course jusqu’au bout. Michel est arrivé à la fin de sa course au milieu de l’épreuve de la maladie.
Le texte de l’évangile de St Jean qu’il a choisi lui-même nous parle de Jésus: « Je suis la vigne et vous êtes les sarments. » Toute la sève vient de moi et passe en vous. Image de la vie qui peut se déployer chez celui ou celle qui demeure enraciné en Jésus. Remarquez combien de fois apparaît le verbe « demeurer ». Il faut que la parole de Jésus demeure en nous pour que nous puissions demeurer dans l'amour du Père. Mais cela va même plus loin, ce sont Jésus et son Père qui viennent établir leur demeure en nous.
« Je suis avec toi », voici une petite phrase que nous retrouvons souvent dans la Bible depuis les prophètes jusqu’à St Paul. Oui le Seigneur est tout proche de celui qui annonce sa parole et lui accorde la grâce pour que la parole qu’il annonce soit féconde, porte du fruit.
Voilà une belle occasion pour rendre au grâce au Seigneur de se faire si proche de nous en nous confiant son Esprit Saint qui peut alors rayonner en nous et autour de nous. Michel a durant de longues années animé l’archiconfrérie du Saint Esprit et la revue « Esprit Saint ».
Cet Esprit nous invite sans cesse à franchir les barrières ou les frontières qui séparent les hommes et à annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus Christ. C’est cet Esprit qui nous inspire le geste d’amour envers chaque frère ou chaque sœur qui souffre. Voici ce que le Père Michel écrivait en commentant la phrase « J’étais malade et vous m’avez visité » :
« La souffrance ? Un grand mystère pour l’homme… On parle d’elle lorsqu’elle n’est pas là… Quand elle nous étreint et nous entame en profondeur, que ce soit le corps ou l’esprit, nous perdons toute distance vis-à-vis d’elle, elle nous submerge. Fini le discours : l’homme que j’étais, capable de juger et de philosopher, a sombré.
Reste l’interrogation: pourquoi ? Vous qui lisez ces lignes et moi qui les écris, qui serons-nous demain, que serons-nous devenus lorsque le mal ou le grand âge nous auront peut-être faits tout autre que ce que nous étions? Nous ne pouvons répondre.
Mais ce qui est certain, c’est que nous chercherons une main fraternelle, un cœur compatissant… Et nous guetterons avec espérance ou inquiétude le regard du soignant ou de l’ami venu nous visiter. Mais en attendant d’être le grand blessé sur le bord du chemin, sommes-nous le Bon Samaritain qui se penche sur lui ? »
Ces quelques lignes écrites en 1992 nous invitent ainsi à demander la grâce de la paix. « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés, demeurez dans mon amour. »
P. Emmanuel Meaudre
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