Le Père Jean PICHON
décédé le 23 juin 2000 à l'abbaye de Langonnet âgé de 89 ans
Né . 28. 10. 10, à Gourin (56) Pi-ofès : 24.10.29, à Orly Prêtre : 01.08.37, à Langonnet

AFFECTATIONS :
St-Pierre-et-Miquelon. - St-Pierre, vicaire (38-47); Miquelon, curé (47-61).
GUADELOUPE - Pointe-à-Pitre vicaire (62-63); Blanchet directeur (63-66); Terre-du-Haut, curé (66-75).
France - Le Faouët, prêtre auxiliaire (75-88) Retraite - Langonnet (89-00)


Le P. Jean Pichon est né dans un foyer de trois enfants. Les deux garçons, François et Jean, élevés par leur maman, prendront la même orientation de vie : ils seront spiritains. Mais la comparaison entre les deux s'arrête là. Autant le premier était dynamique, entraîneur, et sera économe entreprenant à St-Micliel, tutaiit le second était marqué par le calme, une indifférence apparente à l'égard des biens de la terre, de sa tenue, de ce que l'on pouvait penser de lui.

Envoyé à St-Pierre-et-Miquelon en 1938, il y travaillera 23 ans, dont 14 dans l'isolement de Miquelon. Que nous disait-il de ces 23 ans, au terme de sa vie ? Un Oh ! d'exclamation, qui s'en remettait à un autre regard, à un autre jugement, - et ensuite l'histoire d'une baleine qui avait osé affronter les rivages rocheux de St-Pierre. Il se livrait peu, bien que sociable. Content de son sort, de caractère aimable et charmant, il aimait la paix et gardait son calme !

En 61-62, Jean suit à Paris une aimée sabbatique, heureuse transition pour cet homme qui a vécu dans l'horizon un peu réduit des rochers de St-Pierre. Il s'eiisuivra une affectation nouvelle : cri 1963, il est dirigé vers la Guadeloupe.

Revenu à 65 ans dans sa terre d'origine, il est l'auxiliaire du curé du Faouët, 14 ans durant. Il y sera apprécié : doux et peu exigeant de tempérament, il s'accommode aisément des services qu'on peut lui demander.

Enfin en 1989, il rejoint définitivement l'Abbaye, pour y prendre sa retraite. Il s'y fait remarquer par sa sérénité, son sourire toujours apparent, sa douceur. Sa mort est la mort que peut souhaiter un vieillard de 90 ans : paisible, conscient jusqu'au bout, recevant le sacrement du passage un quart d'heure avant la fin et entouré d'affection, sans angoisse, et sans peser sur les autres.

Nous garderons le souvenir d'un sourire qui s'en va, d'une vie qui se termine comme une lampe s'éteint lentement après avoir consumé toute son énergie. Allons, Jean, il y a de la place pour les doux dans le Royaume !
Pierre Loubier