Le Père Jean-Marie PIMOLÉ,
1872-1948


Il est né à Bram, dans le diocèse de Carcassonne, le 12 octobre 1872. Élève, à Castelnaudary, de 1884 à 1890, au collège de St-François, il en sortit bachelier ès lettres. Pour les cours de philosophie et de théologie, il les suivit dans les établissements spiritains de Langonnet et de Chevilly. Ordonné prêtre le ler janvier 1898, il fit sa consécration à l'apostolat àChevilly, le 11 juillet de la même année.

Son obédience le consacra aux missions de la Guinée française. Il prit aussitôt le bateau à Marseille pour Conakry. Le Préfet apostolique, le Père Ségala, l'affecta à la mission de Boké, qui venait d'être ouverte en 1897, troisième mission catholique de la Guinée, après Boffa et Conakry.

Boké, sur le Rio-Nunez, fut le point de départ de l'explorateur français René Caillé, qui fut le premier européen à visiter la ville de Tombouctou en 1828, et à en revenir vivant.

C'est dire que le P. Pimolé fut lui aussi un pionnier parmi les missionnaires. C'est lui, par exemple, qui bénit solennellement la première pierre du wharf sur le Rio-Nunez, pierre qui fut ensuite scellée par les deux seules femmes blanches de Boké.

A la mission tout était à faire et à refaire, car les constructions provisoires ne duraient guère que deux ans. On devait aussi visiter les régions voisines et prendre contact avec les Landoumans, les Mikhiforés et les Bagas. Après quatre ans de séjour, le Père dut revenir en France pour raison de santé.

Mais il revint à Boké et y travailla jusqu'en 1909. Il fut alors muté sur Conakry, quand le Père Lerouge prit la suite du P. Ségala, comme Préfet apostolique. Le P. Pimolé eut un second congé en 1912 et revint à Conakry. Survint la guerre de 1914, le Père fut mobilisé sur place et affecté àMacenta, puis à Brouadou en 1915, où il resta deux ans dans la forêt du Kissi. Il revint encore à Conakry où Mgr Lerouge devint Vicaire apostolique en 1920.

Après 25 ans de bons et loyaux services en Guinée, le P. Pimolé revint en France et fut affecté à la communauté de Monaco de 1924 à 1937, àBordeaux de 1937 à 1943, enfin à Grasse aumônier de la prison. Il y est mort, à 76 ans, plein de grâces et de mérites, pour se présenter au ciel le jour de Noël, le 25 décembre 1948.

La Presse locale signala son décès : " Un vieux missionnaire des Pères du Saint-Esprit, le Père Pimolé, s'est éteint samedi dernier, à Grasse, où il était aumônier de la prison depuis le 25 décembre 1943, après avoir été, pendant 25 ans, missionnaire en Guinée Française, et 13 ans vicaire à la cathédrale de Monaco. Figure attachante et rayonnante de bonté, ce vieillard à barbe blanche avait fait un bien immense sur notre Côte d'Azur. Ses obsèques ont eu lieu dimanche matin à. Grasse, en presence d'une foule nombreuse, composée de toutes les personnes qui portaient au Père Pimolé une véritable vénération. Une superbe gerbe d'oeillets portant l'inscription "Le Personnel- de la Maison d'arrêt' symbolisait toute la respectueuse affection et la reconnaissance qu'avait su s'attirer un homme si simple et si bon. "

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