Le Père Robert Pinchon,
1913-1980


Robert Pinchon naquit à Provins le 10 septembre 1913. Il entra au noviciat d'Orly, en 1932, et y fit profession le 8 septembre suivant. Il fut ordonné prêtre àLangonnet, le premier dimanche de guerre, le 10 septembre 1939. Il servit comme vicaire à Chevilly de 1942 à 1944, et comme aumônier de la J.O.C. à Ruitz, en 1944.

Le 21 février 1945, il s'embarquait à Marseille avec 12 autres mis sionnaires ; c'était la guerre, on voyageait en convoi. Alger, Oran, New York, Trinidad marquèrent les étapes de ce voyage qui se termina le 10 avril, les hélices du bateau prises dans les filets anti-sous-marins de la rade de Fort-de-France, en Martinique. Il fut nommé immédiatement professeur au collège de Fort-de-France. Il devait y rester jusqu’à sa mort. Docteur-ès -sciences, il était destiné au professorat. De plus, il allait trouver aux Antilles un terrain propice aux recherches et pratiquement vierge dans le domaine de la faune et de la flore. Circulant d'île en île, avec de temps à autre une excursion sur la Martinique et une exploiration en mer, il allait amasser une somme de connaissances qui se traduira par un ensemble remarquable d'ouvrages.

Ce fut d'abord le livre à usage scolaire, qui devint un classique du genre, et qui s'intitulait : "Les sciences d'observation aux Antilles". Ce livre fut pendant des années le manuel des établissements d'enseignement public. D'autres suivirent, principalement sur la faune, les oiseaux, les papillons, la nature antillaise.

L'étude de la biologie devait amener le Père Pinchon à réaliser de remarquables collections qui ont fait l'admiration des connaisseurs : collections de papillons, de poissons, de crustacés, de scorpions, de serpents. Richesses couramment utilisées dans les classes de sciences naturelles, pour le plus grand profit des élèves.

Il a exercé aussi ses talents dans le domaine de l'archéologie. Il explora plusieurs sites en Martinique : ceux de Marigot, Sainte-Marie, Vauclin se montrèrent particulièrement riches.

Après le savant, le professeur. Il disait à un représentant d'un journal local : "Dans mes classes, j'essaie de mettre mes gosses dans le coup, pour qu'ils s'éveillent à la compréhension de la nature, à la beauté de la nature, à l'amour de la nature."
Enfin le prêtre et le religieux. Il ne séparait pas sa foi et sa science. Celle-ci servant à celle-là. On ne saura jamais le nombre des âmes de bonne volonté qu'il a éclairées, encouragées et préparées à la foi.

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