Le Père Mathurin PROVOST,
Décédé à Chevilly, le 24 août 1929,
à l’âge de 44 ans.

Mathurin Provost naquit à Moustoir Ac, diocèse de Vannes, le 3 mai 1885. Après des études primaires dans sa paroisse natale, il fit ses études secondaires au petit séminaire de Sainte-Anne d’Auray, de 1898 à 1905, et ce n’est qu’à la fin de sa rhétorique qu’il songea à devenir missionnaire.

Auparavant, il entra au grand séminaire de Vannes. Pour bénéficier en effet des avantages que pouvait lui procurer l’article 33 de la loi militaire de 1889, un an de service au lieu de trois, il devança l’apppel après huit jours passés au grand séminaire. Cette année de caserne, il la passa à Lorient, puis fut admis au noviciat de Chevilly. Un moment, sa santé parut bien faible pour qu’on l’admit à la profession ; néanmoins, sur le jugement favorable du docteur, on lui laissa prononcer ses premiers vœux.

Après sa consécration à l’apostolat, une mission réputée pénible lui échut, celle du Haut-Congo français. Il y demeura, dans la communauté de Brazzaville, du 2 novembre 1911 au 10 juillet 1920 ; la guerre même ne l’en dérangea pas ; il fut maintenu dans la position de réforme en février 1916 à Brazzaville même.

Il revint en France en mai 1919, repartit pour sa mission en février 1920 ; à peine arrivé, il rentrait en France au mois d’août : sa santé ne lui permettait plus le séjour dans les pays chauds.

La maison de Notre-Dame de Langonnet avait réuni un certain nombre d’enfants destinés à la congrégation et qu’elle envoyait suivre les classes à Saint-Michel. Le P. Provost fut chargé de leur direction morale à l’Abbaye. Son ministère dans ce milieu nouveau pour lui eut d’abord quelques succès, puisqu’il le continua pendant sept ans ; puis des ennuis qu’il ne sut éviter le portèrent à demander son retour à Brazzaville..

On pensa pourtant qu’un moyen terme accommoderait ses légitimes aspirations avec les précautions exigées par son tempérament maladif. On l’envoya donc à la Guadeloupe. Il y arriva le 26 septembre 1927 ; fut d’abord placé comme vicaire aux Trois-Rivières pendant cinq mois et comme curé à Port-Louis (20 mars 1928). Quelques semaines plus tard, la maladie le forçait à quitter son poste pour revenir aux Trois-Rivières se faire soigner par son ancien curé et très dévoué confrère. Le 5 août suivant il reprenait le courrier de France.

À l’Hôpital Pasteur où il se présenta à son arrivée à Paris, on le déclara atteint de leucémie, maladie contre laquelle la science restait impuissante. Depuis lors, le P. Provost se traîna d’abord, puis garda le lit. Il mourut à Chevilly pendant la retraite annuelle. -
BG, t. 34, p. 483.

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