Le père Roland RIBIÈRE

Né : 19 juin 1934 à Nancy (54)
Profès : 08 septembre 1955 à Cellule
Prêtre : 30 juin 1963 à Chevilly
Décès : 14 décembre 2020 est décédé à Kremlin-Bicêtre

AFFECTATIONS :
CONGO :
Dolisie (1964-1967 : vicaire à Fatima, puis à Saint-Paul). France : Strasbourg (1967-1968 : catéchèse à l’ISPC). GABON : Oyem (1968-1971 : vicaire à Sainte-Thérèse). FRANCE : Saverne (1971-1972 : animation missionnaire). GABON : Libreville Sainte-Marie (1972-1977 : Centre catéchétique) ; Lambaréné (1977-1983 : curé à Saint-François-Xavier). FRANCE : Maison Mère (1983-1984 : recyclage AFM). GABON : Port-Gentil (1984-1996 : curé à Saint-Louis). FRANCE : Maison Mère, puis Croix-Valmer (1996-1997 : recyclage, repos). SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON : Miquelon (1997-1999 : curé). CONGO : Pointe-Noire (2000-2009 : paroisse St-André-Kaggwa, puis Maison Brottier). FRANCE : Sali-Solenzara (20) (2009-2010) ; Carmel du Reposoir (74) (2009-2013 : aumônier) ; Chevilly Saint-Jean-Eudes (2013-2020 : retraite).

J’ai fait la connaissance de Roland en septembre 1954, en arrivant au noviciat de Cellule. Il venait de Lorraine, comme Pierre Schouver et Jean-Marie Renard. Nous avons fait ensuite les trois années de philo à Mortain ; déjà, Roland se distinguait par son hu-mour : c’était le boute-en-train de la classe. De nouveau réunis à Chevilly, après le ser-vice militaire en Algérie, nous avons suivi avec passion les sessions du Concile Vatican II tout en assistant impuissants à l’élection de Mgr Lefebvre qui a renvoyé presque tous nos professeurs. Ordonnés ensemble en juin 1963, nos affectations différentes ont fait qu’on se voyait seulement lorsque nos congés en France coïncidaient. Je me souviens que lors d’un de ses congés, il m’a raconté son premier Noël africain particulièrement mouve-menté. C’était à Dolisie au Congo. Les pseudo-révolutionnaires étaient au pouvoir. L’église où il était vicaire a été attaquée cette nuit-là et la messe de minuit n’a pas pu être célébrée. Roland a pris le ciboire dans le tabernacle pour le mettre à l’abri dans la mai-son des confrères. Pendant ce temps, des jeunes lançaient des cailloux sur le toit de l’église pour empêcher la célébration de Noël.
Après trois ans, il va étudier la catéchèse à Strasbourg puis retrouve l’Afrique, au Gabon cette fois : Oyem, Libreville puis Lambaréné. Entre temps il avait fait une année d’ani-mation missionnaire dans l’Est de la France. En 1983, après vingt ans de sacerdoce, il suit une année de recyclage à l’AFM, à Paris. De retour au Gabon, comme curé de la pa-roisse Saint-Louis à Port-Gentil, il s’investit beaucoup pour donner une base solide à la communauté chrétienne qu’il veut enracinée dans la foi. De son séjour de douze ans à Port-Gentil, il reparlera souvent par la suite. On sentait qu’une partie de son coeur était restée là-bas.
Après une année de repos à La-Croix-Valmer, il se rend à Miquelon où un banal accident faillit lui coûter la vie : il tombe de son lit et se fracture la hanche. Il se traîne jusqu’au téléphone pour appeler les secours qui, dans ce village isolé, mettent du temps à venir à cause des intempéries. En l’an 2000, il a le courage de retourner au Congo où il passe neuf ans dans le diocèse de Pointe-Noire. Son handicap l’oblige à rentrer en France en 2009. Après une année d’aumônerie en Corse, il se retrouve pendant trois ans aumônier des Carmélites du Reposoir en Haute-Savoie.
Depuis 2013, il a résidé à l’EHPAD Saint-Jean-Eudes, à Chevilly-Larue. Le voici au ciel où son sens de l’humour fera certainement rire les anges et tous ses camarades de classe qui l’ont précédé, parmi lesquels Pierre Schouver, Didace Malanda, Charles Distel ou Fernand Legagneur, entre autres. Les survivants de l’équipe, sept autres et moi-même, nous te disons : « Au revoir, Roland ; à bientôt ! ».
Jean-Yves URFIÉ
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