Le Frère Guy ROBAUT,
1912- 1934


Henry Robaut naquit à Douai sur la paroisse Saint-Jacques, le 17 février 1912, de parents très pieux qui lui donnèrent la meilleure éducation. Il voulait être prêtre et fut placé à cet effet par sa mère au petit séminaire d'Haubourdin, où l'on constata avec regret son peu d'aptitude aux études. Sans se déconcerter, ce jeune homme de quinze ans demanda à être admis au noviciat des Frères de Chevilly, pour servir le bon Dieu selon ses moyens.

Après sa profession, faite à Chevilly le 8 décembre 1929, le jeune Frère Guy resta dans la communauté jusqu'en juillet 193 1, chargé de de divers travaux compatibles avec sa santé déjà faible.

Il fut alors nommé sacristain à la maison mère. Omer les autels, préparer les cérémonies, était sa grande joie. Au dire de ceux qui le virent àI'œuvre, ses décorations n'étaient pas dépourvues d'originalité et de goût. De plus, malgré le surmenage des jours de fête, il savait se montrer pour tous complaisant et dévoué. "Si cette charge m'était confiée en mission, disait-il, ce serait le rêve."

Le rêve, oui ! La réalité fut tout autre. Dans les premiers jours de décembre 193 1, il quittait la maison mère pour fortifier, à Montana, sa poitrine compromise. On crut un moment qu'il guérirait, puis ce fut la tuberculose généralisée. Les derniers mois furent, pour le pauvre malade, l'occasion d'un second noviciat, celui de la souffrance continue et humiliante. A cette école, sa vie intérieure prit une maturité qui impressionna vivement certains de ses confrères.

Après une hémorragie, il reçut l'extrême-onction le 20 janvier. Malgré la gravité de son état, rien ne faisait croire à une fin imminente, quand le 5 février, à 10 heures du soir, une nouvelle hémorragie commença doucement. En trois minutes ce fut fini. Dès qu'il vit que c'était sérieux, le malade prit son crucifix et ne le quitta plus des yeux jusqu'à la fin. Il était déjà mort qu'il le tenait encore.

Jésus qui désirait tant chez ses apôtres la droiture, la simplicité et la transparence de l'âme, dut faire bon accueil au bon Frère Guy Robaut.

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