Frère NICOLAS Jean Robinot
à Saint-Ilan le 30 mars 1857


Né le 5 octobre 1810 à Grandvilliers, diocèse de St-Dié, il entra à N.D. du Gard le 17 novembre 1846, et y prononça ses premiers vœux le 10 octobre de l'année suivante.

Il fut employé d'abord dans cette communauté et fut attaché récemment à la Sénégambie.
Affecté à la communauté de St-Ilan, il y est décédé. Lettre du Père Pernot au Supérieur général. Le bon frère Nicolas n'est plus. Il a rendu son âme à Dieu aujourd'hui à 10 h 1/2 du matin. Jusqu'à son dernier soupir, sauf le moment où la fièvre était trop forte, il a conservé une parfaite connaissance. Ce bon frère était préparé à mourir depuis longtemps. Il y a un mois déjà qu'il a reçu les derniers sacrements, et depuis ce moment il a eu le bonheur de recevoir la sainte communion deux fois par semaine. Ce qui m'a frappé le plus en lui, ainsi que toute la Communauté, c'est le calme et la tranquillité avec lesquels il pensait à la mort et la désirait ; on aurait dit que c'était pour lui une chose tout à fait ordinaire, une affaire réglée à l'avance, et un succès dont il ne doutait pas, tant il était calme et joyeux en parlant du terme qui devait mettre fin à sa vie sur la terre. Depuis plus de six semaines, il savait, à n'en point douter, qu'il ne pouvait aller bien loin, et le voyant si résigné, je le lui avait dit franchement ; depuis ce moment, il m'a parlé souvent de sa mort, me témoignant le désir de voir arriver bientôt ce moment. Il est mort en vrai Religieux, avec la plus grande estime de sa vocation. Depuis un mois il me priait d'écrire à ses parents, et entre autre chose qu'il me chargea, et fit sa consécration à l'apostolat le 15 août suivant de leur communiquer, il me dit de leur écrire que jamais il n'avait si bien senti le bonheur de sa vocation que pendant sa maladie ; que c'était actuellement qu'il comprenait et sentait tout le bonheur de s'être consacré à Dieu. Aujourd'hui, vers 9 heures du matin, il demandait encore si je croyais qu'il mourrait bientôt, je lui ai répondu que je ne croyais pas qu'il put aller bien loin. Je ne pensais pas néanmoins qu'il dut mourir si tôt. Il est mort sans faire aucun effort : seulement, sentant que la respiration lui manquait, il m'avait, moins d'une minute avant sa mort, demandé qu'on ouvrit la fenêtre de sa chambre. Ses dernières paroles ont été le nom de Jésus répété plusieurs fois. Demain nous ferons son enterrement ; ce sera le premier membre de la Congrégation qui reposera dans le petit cimetière de St-Ilan : un Frère et plusieurs enfants. Daignez agréer l'hommage respectueux de l'attachement le plus filial avec lequel j'ai l'honneur d'être, Mon révérend Père, votre tout dévoué serviteur et fils, Pemot.

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