Le Frère Roch ROCCI,
décédé à Buanza le 26 février 1896,
à l’âge de 25 ans.


Paul Rocci était né à Genève, le 7 mars 1871. Entré au noviciat de Chevilly, le 30 octobre 1888, il y fit profession le 19 mars 1891.

En l’envoyant au Congo français, le T.R.P. Emonet dit au P. Schmitt : « Le F. Roch n’est pas un homme de haute contemplation, mais il est très dévoué, dur au travail ; il vous rendra de bein précieus services. » Ces paroles, le F. Roch les a réalisées. Dès son arrivée en Afrique, il sut faire valoir les connaissances variées qu’il avait acquises pendant ses années de formation. Son dévouement ne connaissait pas de borne, jamais il ne calculait avec la peine. Grâce à son habileté, on ne tarda pas à voir s’élever sur le plateau de Bouanza de vastes et belles constructions en briques et en chaux.

À un cœur bon et sensible, le cher frère unissait un caractère un peu faible qui aurait pu avoir pour son âme de tristes conséquences. Il était une de ces bonnes natures qui suivent avec la même facilité le bon ou le mauvais exemple. Heureusement que le bon Dieu le plaça aux côtés d’un saint : le regretté F. Désiré. Le F. Roch savait gré à son saint ami de tout le bien qu’il lui faisait. Aussi quand celui-ci mourut, était-il inconsolable et l’a-t-il pleuré comme un frère. Il disait avec raison : « En perdant le F. Désiré, je perds tout ; son exemple et ses rares vertus m’ont toujours fortifié dans mes peines. »

En souvenir d’affection fraternelle, il voulut élever au cher F. Désiré un beau mausolée comme il n’en existe pas au Congo. Le bon F. Roch, en le faisant, ne pensait pas que l’heure de la récompense était venue et qu’il allait bientôt se reposer à côté de ce compagnon d’armes.

Le 19 février, notre frère fut frappé d’un coup de soleil qui, peu à peu, dégénéra en accès pernicieux. Voyant que le terrible mal ne cédait à aucun remède, il comprit que son heure était venue et se prépara à la mort avec une pleine et entière résignation à la volonté de Dieu et fit généreusement le sacrifice de sa vie.

Les derniers moments du F. Roch furent consolés par la visite de Mgr Augouard se rendant à Loango ; Monseigneur bénit notre malade et offrit pour lui le saint sacrifice de la messe.

La veille de sa mort, le frère fut pris d’un délire qui ne le quitta plus. Le mercredi soir, 26 février, le cher frère perdit l’usage de la parole et ne donna plus signe de vie que par de légers soupirs. Enfin, vers minuit, il rendit sa belle âme à Dieu, sans agonie, sans le moindre effort. -
Georges Schmitt - BG, t. 18, p. 373.

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