Le Père Antoine ROCHE,
1892-1933.


Né le 18 mars 1892 à Venosc, il entra à 12 ans au petit séminaire de SaintAntoine. Et c'est aussi dans le diocèse de Grenoble qu'il fit ses études de philosophie et de théologie. L'appel divin à la vie sacerdotale qu'il entendit dans son enfance se précisa avec les années en un besoin pressant de se dévouer d'une manière plus absolue et plus désintéressée. Après le service militaire dans les zouaves à Tunis et la guerre de 19141918, où il fut blessé, il poursuivit ses études au grand séminaire.

C'est le naufrage de l’Afrique et de ses missionnaires qui lui fit connaître la congrégation du Saint-Esprit. Touché par leur sacrifice, le désir avait surgi en lui de s'offrir pour continuer leur œuvre si dramatiquement interrompue. Entré au noviciat le 11 octobre 1920, prêtre le 23 décembre 1922, il fut affecté l'année suivante à Madagascar.

A Marovoay, la première mission qui lui fut assignée, il fut reçu à bras ouverts par le P. Samuel qui, depuis un an, dirigeait seul une mission qui demandait la présence de deux prêtres, l'un pour la vine de 8.000 habitants avec ses 1.500 chrétiens, l'autre pour la brousse avec ses 15 postes et un nombre plus considérable encore de chrétiens. Son premier travail fut de mettre en route le chantier d'une nouvelle église, de rassembler les éléments de construction et de les mettre en œuvre. Tout en apprenant la langue, il sut faire équipe avec ses ouvriers, mettant lui-meme la main àl'ouvrage. Plus à l'aise dans la langue, il devint vite très populaire dans les villages, où il arrivait à cheval sur son bourricot, les pieds touchant presque terre, à la joie des enfants.

L'église était à peine terminée que Mgr Pichot apprenait la mort du Père Moyne, supérieur de la mission de Tsaratanana. L'évêque jugea que personne n'était de meilleur choix, pour lui succéder, que le P. Roche, qui partit pour cette nouvelle résidence en novembre 1927.

Là encore la première église était à reconstruire. Son expérience lui permit d'achever I'œuvre qui reste maintenant comme un monument de son travail et rappelle le souvenir de celui qui s'est tant dépensé. Le travail des conversions fut des plus considérables. Il n'est comme preuve qu'à signaler le nombre élevé des postes qu'il desservit, au point que Mgr Pichot fut obligé de diviser le territoire de Tsiritanana en deux missions, celle de Tsaratanana avec 29 postes et celle d'Andriamena avec 23 postes. Ce double travail, matériel et spirituel, qu'il entreprit avec acharnement, il le continua malgré la fatigue. "Le lieu du repos du missionnaire, c'est le ciel", aimait-il à dire. C'est ce mélange de simplicité et de charité effective, véritables vertus de son âme sacerdotale, qui le fit aimer, apprécier de tous ceux qui l'ont connu.

Il est mort saintement, après dix jours seulement de maladie, le 29 février 1933, à 41 ans. Le, lendemain, après la.messe des funérailles, le Père Roche fut conduit àsa dernière demeure au cimetière de Tsaratanana, à côté de la tombe du Père Moyne-Berthon son compatriote.

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