Le Frère Abel ROME,
1919-1993.


Né le 6 juin 1919, à RIVIÈRE PILOTE. Profès à Piré le 15 septembre 1948. France : Chevilly et maison provinciale, cuisinier 1951-56. Martinique : Orphelinat de l'espérance, surveillant, commissionnaire 1956-61 ; archevêché, chauffeur, secrétariat, délégué du Secours catholique, responsable de la Coopérative artisanale de vannerie et de la diffusion de la presse 1966-75. France : Paris, études pour la catéchèse, 1975-77. Guyane : directeur du Home indien de Mana 1977-89 ; Cayenne,, responsable de la paroisse de Roura, 19901993.

Le Frère Abel Rome (Claude de son nom de baptême) a d'abord été, à Fort-de-France, un jeune charpentier engagé dans la JOC, militant efficace auprès de ses camarades qu'il conduisait aux sacrements. A 25 ans, sur la recommandation du R Bocquillon, il entre comme Frère dans la congrégation. Il demeure quelques années en France, comme cuisinier. Puis il est affecté à la Martinique. Il travaille d'abord auprès des Orphelins de l'Espérance. Puis Mgr de la Brunelière en fait son homme de confiance et apprécie suffisamment ses qualités d'organisateur courageux et dévoué pour lui confier la responsabilité du Secours catholique. Durant une dizaine d'années, il vient en aide aux plus pauvres de l'île, les poussant surtout à se prendre en charge, à créer des ateliers de vannerie et des coopératives de culture vivrière. Entre-temps, à la grande paroisse de Bellevue, il aide le P. Gauthier.

Un grand désir travaillait intérieurement le F. Abel, celui d'une influence plus au profond des âmes. Une période d'étude (bible et catéchèse en 1975-1977) devait lui permettre de s'y préparer. Affecté désormais en Guyane, le F. Abel entame alors une nouvelle étape de sa vie. Il est au service des "homes" indiens, à Mana, puis à Maripasoula. Que ce soit avec les Amérindiens de Awwala-Yalimapo ou les Alukus du fleuve, le Frère Abel vivra heureux au milieu de "ses enfants", leur donnant son cœur et toute son énergie.

En 1979, il a 70 ans, sa santé lui impose de revenir à Cayenne. Il retrouve vite assez d'ardeur pour s'engager dans la pastorale paroissiale. Il a été responsable de Saint-Dominique de Roura, jusqu'au moment où une congestion cérébrale est venue l'emporter.

Qu'il s'agît des enfants à former, des malades à visiter, des sacrements de baptême ou de mariage à préparer, il sentait vivement combien son ministère aurait été conforté par le diaconat, à défaut du sacerdoce. Il y pensait depuis longtemps. La mort a montré que là n'était pas sa vocation. Par sa vie, en revanche, il a illustré les multiples aspects de la vocation du Frère universel.
Jean Pédrono.

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