P. Paul ROSEROT[46]
Annales du Diocèse de Port-Louis, par Mgr Joseph Mamet 1916 – 1926 . P. 93


Né le 19 / 01 / 1845 à (10) Troyes, (Aube) diocèse de Troyes ; 1° vœux à Paris le 24 / 08 / 1873 ; vœux perpétuels à Port-Louis, le 30 / 06 / 1877 ; ordonné diacre à Rome, le 06 / 06 / 1868 et prêtre le 22 / 05 / 1869 ; il a travaillé à Maurice du 26 / 10 / 1873 à 1881 ; il est mort à Rome le 14 / 01 / 1921, âgé de 75 ans, après 47 ans de Profession .

14 JANVIER 1921. Au Séminaire Français de Rome, mort du R.P . Paul Roserot C.S.Sp., Procureur Général de la Congrégation du Saint-Esprit . A ce titre il était Postulateur de la Cause du Père Laval . Il travailla avec zèle à la glorification de notre « apôtre national » . C'est lui qui rédigea les 198 Articles utilisés pour le Procès Apostolique actuellement en cours .

Il fit un assez long séjour à Maurice : de la fin de 1873 jusque vers le milieu de 1881 . Pendant tout ce temps il resta attaché au collège Saint-Louis de Port-Louis . D'abord préfet de discipline en même temps que professeur, il devint Supérieur au départ du R.P. Corbet C.S.Sp., en novembre 1879 . Mais son rectorat, signalé par d'éclatants succès aux examens publics de 1880, ne dura que dix-huit mois . En juin ou juillet 1881 il partit, pour prendre part au Chapitre Général de la Congrégation : il ne devait plus nous revenir . Aux vacances de décembre 1881 le collège ferma ; il avait ouvert le 1 mai 1868 .

Le Père Paul ROSEROT, 1845-1921

Né le 19 janvier 1845 à Troyes, où son père était juge, Paul Roserot fit ses études dans sa ville natale, école primaire et lycée. Bachelier-ès­-lettres à 17 ans, il se mit aussitôt, comme professeur, à la disposition d'un prêtre qui venait de fonder une maison d'éducation ecclésiastique libre, et se prépara en même temps au baccalauréat-ès-sciences.

A 21 ans, son père étant mort, et exonéré du service militaire comme aîné de cinq enfants, son oncle et tuteur, M. de Marolles, juge de paix à Paris, obtint son admission au Séminaire français de Rome pour suivre sa vocation au sacerdoce ressentie depuis son enfance. Il fut ordonné prêtre à Rome le 22 mai 1869. Après son doctorat en théologie, il demanda à entrer au noviciat de Chevilly sous la direction du Père Grizard, et fit profession le 24 août 1873.

Son attrait pour les œuvres d'éducation ayant été reconnu, il fut désigné pour être professeur au collège Saint-Louis de l'île Maurice. Durant les 8 années de son séjour, il fut préfet de discipline, tout en enseignant les lettres successivement en troisième et en seconde, puis les sciences physiques et mathématiques. Il devint supérieur de l'établissement en décembre 1879 et eut la joie d'obtenir de brillants succès. C'est sur ces succès que fut fermé le collège, par suite de difficultés venant 'Surtout de l'adoption, désormais nécessaire à Port-Louis, des méthodes anglaises dans les classes.

Revenu en France au milieu de l'année 1881 pour le Chapitre général de la congrégation, il fut, à la fin de cette année, envoyé aux Indes, comme supérieur du collège de Pondichéry. Il succéda au Père Le Roy (futur supérieur général), jusqu'à l'année 1887, date à laquelle la Préfecture apostolique elle-même fut confiée à l'Archevêque de Pondichéry. Il eut un succès marqué, si l'on s'en réfère aux regrets unanimes que causa le départ des Pères spiritains.

De Pondichéry, le P. Roserot fut appelé au Séminaire français de Rome ; il y demeura jusqu'au 15 juillet 1890, remplissant les fonctions de préfet de discipline, de répétiteur de philosophie, et de préfet du culte.

En 1890, il fut nommé supérieur de l'Institution St-Joseph à Épinal. Il fit prospérer I'œuvre : succès aux examens, consolants résultats du saint ministère auprès des élèves, amélioration matérielle, tout concourut àdonner à la maison d'Épinal un cachet de haute distinction, relevé encore par la compétence reconnue du Supérieur et des professeurs. Ce fut le P. Roserot lui-même qui, en 1891, fonda la société des Anciens élèves de l'établissement.

A Rome, où il fut envoyé pour la seconde fois en 1900, il seconda le Père Eschbach dans sa charge de Procureur général de la congrégation près du Saint-Siège, il lui succéda ensuite. Il le fit à sa manière, s'oubliant lui­même pour se dévouer aux autres, à tous les autres, dans ses hautes fonctions entre l'Eglise de France et le Saint-Siège, mettant en œuvre sa devise personnelle : nulli obesse, omnibus prodesse : Nuire à personne. Etre utile à tous.

Après avoir célébré ses noces d'or sacerdotales à Rome en 1919, entouré du respect et de l'affection de tous, il s'endormit dans le Seigneur le 14 janvier 1921. Il avait 76 ans.

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