Le Père Joseph Rousseau nous a quittés à l'âge de 87 ans. Né à Saint Pol de Léon, son éducation chrétienne l'oriente vers le séminaire. Il a 18 ans, lorsqu'en 44 il entre au noviciat des Pères du Saint-Esprit et il fait profession religieuse à Piré sur Seiche le 22 octobre 46. Il fait sa philosophie à l'Abbaye Blanche de Mortain, dans la Manche. Après l'année de service militaire, il fait ses études de théologie à Chevilly Larue. Il est ordonné prêtre le 5 octobre 1952.
Tandis que la plupart de ses confrères partent en Afrique ou à Madagascar, il reçoit sa nomination pour l'école apostolique d'Allex dans la Drôme de 53 à 58 pour l'éducation des jeunes séminaristes. Puis de 59 à 62, il fait un séjour en Guinée où il goûte la vie de brousse africaine, ce qui ne l'effraie pas car le dévouement s'allie chez lui avec la force de la nature. Il parlera toujours passionnément des Cognaguis. En 63 il est rappelé à Allex pour l'enseignement. En 64 à Saint Ilan et à Langonnet pour l'école d'horticulture.
En 67, il est nommé à la Guadeloupe, où il passera 35 ans sur un territoire grand comme 1/3 de département, mais à forte densité de population. Là, il lui sera confié de grosses paroisses d'abord aux alentours de Pointe à Pitre et notamment la paroisse sainte Anne. De 75 à 84, il se dévouera au Sacré Cœur, paroisse populaire de Pointe à Pitre puis à la paroisse du Moule. De 84 à 92, il est curé de Saint Barthélémy, une île grande comme l'île de Groix, à 180 Km au nord de la Guadeloupe, peuplée d'anciens normands qui ont valorisé les lieux. Puis de 92 à 2002, Joseph assurera l'aumônerie du grand hôpital de Pointe à Pitre avec la constance qui lui est habituelle, le sens du travail méticuleux et méthodique. Il avait la générosité dans le tempérament.
A 76 ans, il arrive à Piré pour sa retraite. Mais la fatigue se fait sentir et les 35 ans de tropiques ont usé l'homme. La surdité a déjà commencé son œuvre et un certain repli sur lui-même l'isole de plus en plus. En 2008, la communauté de Piré est fermée et nous sommes plusieurs à avoir rejoint avec lui l'Abbaye de Langonnet. Joseph y a joui pendant 5 ans de l'infirmerie et les sœurs infirmières ont su, avec beaucoup de délicatesse, s'occuper de lui jusqu'à son accueil à l'EHPAD de Ker-Laouen.
Il est donc parti en homme qui a bien mérité car il fut toujours fervent et passionné, gardant très vivement le sens de son sacerdoce et de sa vie religieuse. Que Dieu notre Père lui accorde le repos dans sa lumière