P. Alexandre Rulhe
1849-1904


Alexandre Rulhe naquit à Castelnau-Montratier le 24 février 1849, de parents solidement chrétiens, qui furent heureux de donner leurs enfants à l'Eglise (un de ses frères entra dans le clergé colonial ; deux de leurs sœurs devinrent religieuses, l'une dans la congrégation de N.D.du Calvaire ; l’autre, la Rév. Mère Théodosie, fut supérieure générale de l'Immaculée-Conception de Castres). Après quelques années d'études au petit séminaire de Moissac, alors dirigé par les Pères Maristes, il fut dirigé en quatrième à N.D. de Langonnet le 19 octobre 1864.

En 1967, quand on décida la fondation d'une œuvre de recrutement et de formation à Santarem, au Portugal, il fut choisi pour y travailler sous la direction des P.P. Duparquet et Carrie. Il apprit la langue portugaise avec une étonnante facilité, et fit de tels progrès qu'au bout de deux ans il passa brillamment, au lycée de Santarem, les divers examens de l'enseignement secondaire. Il commença ensuite sa théologie au grand séminaire patriarcal de la même ville. Mais à peine y avait-il achevé la première année qu'il dut se rendre à Gibraltar, en 1870, avec le P. Eigenmann. La congrégation venait, en effet, d'accepter, sur les instances du cardinal Préfet de la Propagande, la direction du collège Saint-Bernard. M. Rulhe y fut employé comme professeur et surveillant. Deux ans plus tard, quand on abandonna ce collège, il rentra en France pour terminer ses études théologiques et faire son noviciat. Il fut ordonné prêtre le 21 septembre 1872 et fit profession le 24 août 1873.

De retour au Portugal, il fut affecté à Braga comme préfet de discipline de l'œuvre qu'on venait de commencer et devint bientôt le bras droit du supérieur provincial du Portugal. Il était heureux aussi d'exercer de temps à autre son zèle au dehors. Ainsi, pendant longtemps, il a prêché chaque année une retraite de huit jours aux pieuses zélatrices de l'apostolat de la prière. Il en a donné également plusieurs autres à des maisons religieuses, à des pensionnats et orphelinats.

En 1890, nous reçumes des ouvertures pour une fondation aux Açores. Le P. Rulhe fut envoyé sur place pour étudier les conditions de l'œuvre projetée. Son tact et sa prudence ayant fait aboutir heureusement les négociations, la nouvelle œuvre fut commencée l'année suivante.

Revenu à Braga, il en repartit de nouveau en octobre 1892 pour aller prendre la direction des études et de la discipline au collège de Sainte-Marie de Porto. Il n'y resta que deux ans. En 1894, on se décida d'établir à Formiga, à deux lieues de Porto, l'œuvre du petit scolasticat, demeurée jusque-là adjointe au collège de Braga. Le Père Rulhe fut nommé supérieur de la nouvelle communauté et en même temps directeur des grands scolastiques qui s'y trouvaient alors réunis. Nul ne pouvait mieux que lui convenir pour cette charge de confiance.

Quand, en 1896, le P. Eigenmann fut appelé à la maison mère comme consulteur général, le P. Rulhe se trouvait tout naturellement désigné pour le remplacer, à Lisbonne, dans la charge de supérieur provincial. Or, en 1899, on dut abandonner la maison de Formiga que le gouvernement réclamait comme lazaret, à l'occasion de la prétendue invasion de la ville de Porto par la peste bubonique. Le Père Rulhe eut de la peine à trouver un refuge pour les scolastiques et plus de peine encore pour obtenir ensuite leur réintégration. C'est à la suite de ces difficultés qu'il se vit obligé de prendre quelque repos au pays natal.

Après quelques mois à Bordeaux et à Pierroton, il demanda à revenir et fut alors nommé supérieur de la petite communauté de Campo-Major. Nul choix ne pouvait être plus agréable à la fondatrice de l'œuvre, l’excellente comtesse de Camarido. Tout en s'occupant avec zèle de l'œuvre confiée à ses soins, il utilisait ses loisirs à traduire en portugais le petit opuscule du P. Vulquin : L'esprit du Vénérable Père Libermann. Il a traduit également bon nombre de lettres de notre saint fondateur.

C'est alors qu'une forte grippe vint à bout de ses forces. Le 11 avril 1904, il offrit pieusement sa vie pour les œuvres de formation de la congrégation, l'espérance de nos missions. Puissions-nous tous nous retrouver un jour avec lui dans la joie du paradis.

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