Le Frère Armand (François) SAALBACH
décédé à Obernai, le 8 juin 1994, âge de 61 ans
enseveli à Wolxheim, le 11 juin


Né : 12.O2.33, à Sélestat (Strasbourg). Profès : 12.09.51 à Piré.
AFFECTATIONS :
France : Neufgrange, ferme, triennat coupé par le service militaire (51-55) ; Chevilly, ferme, (55-5 ; Neufgrange, ferme (5658). Après un stage de formation (limousinage) à Paris, il exercera désormais le métier de maçon : Piré, puis Saint-Ilan, puis Piré (58-64)..
Guinée Conakry (64-67). Expulsé avec tous les missionnaires, il rentre en France. Il relève longtemps de l'Economat provincial, pour l'entretien des bâtiments de la Province - Chevilly (67-72), La Croix Valmer (72-74), Saverne (74-94).
Malade, il est affecté à Wolxhelm, (mai 94), mais achève ses jours à l'hôpital d'Obernai.

Le père de François Saalbach était protestant, mais il ne fit pas de difficulté quand son fils à douze ans passa du collège de Sélestat au postulat de Neufgrange. Pendant environ quarante ans (55-94), l'existence du Frère Armand, discrète, réservée, régulière, n'offre guère de faits saillants en dehors de son curriculum vitae...

C'est à Saverne que je l'ai rencontré, attentif à de petits services, apparemment si menus qu'on ne les aperçoit pas, dont on ne se rend compte que lorsque la personne n'y est plus et que le service à ce moment n'est plus rendu .... Et on se dit : "Bien sûr, Armand le faisait, - et il n'est plus là". Ramener le chariot des plats de la cuisine ; coller les étiquettes de l'Écho.; repartir les calendriers en ville .... Un confrère avait-il un rendez-vous chez le médecin, Armand était là pour pour le conduire, avec douceur et prudence. L'entrée de la maison, l'accès a la chapelle... : nous ne nous sommes pose des questions qu'à partir du jour où le portail n'était plus fermé, où la neige n'était plus dégagée.

Il fut hospitalisé en janvier 1994. Tout alla dès lors très vite de clinique en hôpital, d'opération en irradiation. C'est à peine s'il eut le temps de passer par Wolxheim où on venait de l'affecter.

Je dirais qu'il aura vécu sa maladie comme sa vie, nous quittant comme il était parmi nous, silencieux et disponible, accueillant et aux aguets. A la fin de ma dernière visite, après l'au-revoir, avant de fermer la porte, le voyant tout triste je lui adressai encore un geste. Sur ses lèvres, des mots que je ne comprenais pas. Je me suis rapproché. Il me disait, avec une larme au coin de I'oeil : "Et moi, vous me laissez là ?" Près de sa tombe, le cœur serre, le cœur en pleurs, nous lui disons à notre tour : "Et nous, tu nous laisses là !"
Jean-Claude BRAND

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