Le Frère AUBIN Saintilan
décédé à Langonnet, à l’âge de 67 ans et après 30 ans de profession.

Le dimanche 16 août, le cher Fr. Aubin avait, comme de coutume, assisté de l'Infirmerie à la messe de communauté et y avait communié. Au début de la grand'messe, on le trouva dans sa chambre, sans connaissance. Le médecin, présent, dans la Commu­nauté, diagnostiqua une congestion cérébrale grave. Le cher Frère s’étant confessé la veille, on lui renou­vela l'absolution et administra l'Extrême-Onction. Il fut veillé avec dévouement par les Pères et les Frères jusqu'au lundi matin à 9h. 30, heure à la­quelle il s'éteignit doucement, au moment où l'on terminait les prières des Agonisants.

Le petit Louis Victor Saintilan ne connut jamais la douceur du foyer familial. Né le 25 janvier f886, à Saint-Brieuc, il fut baptisé le lendemain. Son enfance malheureuse est sans doute à l'origine de sa santé chétive; il fut d'ailleurs exempté du service militaire en 1908.

Il arriva à Chevilly comme postulant, le 7 mars 1921. Jusque là, il avait travaillé dans la culture chez différents patrons. Le 13 mai 1923, il fit profession et arriva, l'année suivante, le 15 juin 1924, à l'Abbaye de Langonnet où il devait rester jusqu'à sa mort.

Chargé de la lingerie, il remplit cette fonction, 28 années durant, avec le plus grand soin et une parfaite ponctualité. En novembre dernier, ses jambes ne lui permettaient plus de distribuer le linge à tous les étages, et il dut quitter son emploi. Il souffrit de son inaction et craignait d'être à charge la communauté; il demandait sans cesse au Bon Dieu de le prendre.

Il fut exaucé, ayant pu jusqu'au bout se suffire à lui-même et accomplir avec ses confrères ses exercices de piété.

Le bon Frère Aubin nous laisse le souvenir d'un religieux discret effacé, animé d'une profonde piété. Le bon Dieu et la Sainte Vierge ont dû certainement faire bon accueil à cette âme généreuse qui ne connut jamais les tendresses d'une maman.

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