Le Père Yves SALAUN
décédé à Langonnet, le 10 mai 1995, âgé de 67 ans


Né le 7 juillet 1927 à Daoulas. Profès en 1948. Prêtre en 1954. Affectations : Cameroun, Akono 1954 Martinique aumônier d'orphelinat 55-58; France, malade 58-60 St-Ilan, professeur 6065, Pont-à-Mousson, aumônier Hospice 65-70 ; Guadeloupe, Pointe-à-Pitre aumônier 71-84 - Langonnet, retraite 84-95.

Les parents d'Yves Salaün, petits cultivateurs à Daoulas, moururent prématurément. Yves, orphelin à sept ans, apprit bientôt la souffrance. Timide, nerveux, peu expansif, gêné par un léger bégaiement, mais énergique et sportif, Yves poursuivit sa formation spiritaine discrètement. Une crise nerveuse épisodique, en 1952, n'effraya pas les médecins et n'empêcha pas son envoi au séminaire d'Akono au Cameroun. Puis, très vite il va en Martinique, aumônier à l'Espérance.

Trois ans à peine s'écoulent et il doit être rapatrié, en raison de crises convulsives répétées. En neurologie, on décèle et on extrait une forte tumeur cérébrale. Les séquelles post-opératoires se traduisent surtout par des troubles de la vision et des bizarreries du comportement. On l'emploie cependant en France, avec des périodes de repos ou des séjours en clinique. En 1965, bien diminué déjà, on lui confie l'aumônerie d'un hospice à Pont-à-Mousson. Bien compris par les religieuses, Yves se dévoue aux vieillards, transposant auprès d’eux sa propre expérience de malade.

Son état stabilisé grâce à une médication permanente, il obtient en 1971 de repartir en Guadeloupe. Il est d'abord aumônier des hospices, à Pointe-à-Pitre, puis, tout en résidant à Massabielle, il parcourt les bidonvilles de la banlieue, visitant et évangélisant de préférence les plus démunis dont la ferveur l'enchante. Cependant il doit être hospitalisé en mars 1983. La tumeur qui avait repris son évolution, se révèle cette fois inopérable.

En 1984, Yves rejoint Langonnet. Il y passera onze années, perdant progressivement toute autonomie, jusqu'à devenir complètement grabataire. Il n'est guère possible de décrire ce long et terrifiant chemin de croix. Yves le parcourt sans faiblir. Ceux qui l'ont visité et ceux qui l'ont soigné ont été impressionnés par sa sérénité, comme par son regard rivé, des heures durant, sur l'image de la Vierge Marie suspendue au mur de sa chambre.
P. Jean Ferron

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