Le Frère Anschar SANDER,
décédé en mer, le 8 décembre 1905,
à l’âge de 48 ans.


Frédéric Sander était né le 12 décembre 1857 à Ruhrort, province rhénane, d’une famille très chrétienne. Tourneur en fer de son métier, il travailla pour soutenir sa mère, à la mort de son père, comme étant l’aîné de la famille ; puis, quand son frère put se charger de ce soin, il entra chez les bénédictins de Bavière. Il avait alors une trentaine d’années. Envoyé après sa profession dans la mission nouvellement fondée du Zanguebar méridional, il se dévoua généreusement aux travaux qui lui furent confiés ; mais, par suite de graves difficultés survenues dans cet institut, il se retira avec plusieurs de ses confrères et le 6 août 1897, il vint frapper à la porte du noviciat de Knechtsteden. Il fit sa profession à la Toussaint 1899.

Cependant, il désirait ardemment retourner en Afrique, pour se consacrer au salut des pauvres Noirs. Ses pieux désirs furent bientôt exaucés. Appelé à la maison mère le 12 septembre 1901, il passa quelques mois à Chevilly pour y apprendre le français ; et, le 15 avril 1902, il s’embarquait pour l’Oubangui.

À son arrivée dans la mission, le F. Anschar fut chargé des ateliers de réparation. Avec les aptitudes spéciales qu’il possédait comme tourneur de métaux, il y a rendu de grands services. Il savait tirer parti des moindres morceaux de fer, avantage inapréciable dans un pays où les frais de transport sont si considérables. Il a fait plusieurs voyages comme mécanicien à bord du Léon XIII et du Diata ; il en connut bientôt les machines.

Malheureusement, il était trop âgé pour résister longtemps au climat et aux fatigues de ses pénibles travaux. Il s’anémia rapidement et on dut le rapatrier au bout de trois ans et demi.

Voici en quels termes la mort du frère a été annoncée par la compagnie des Chargeurs réunis qui l’avait pris comme passager à Matadi : « Le F. Anschar est décédé à bord de notre steamer Ville-de-Maceio le 8 décembre 1905 et son corps, débarqué le jour même à Grand-Bassam, a été inhumé en ce port. Le docteur qui l’a assisté à ses derniers moments, a consigné ce qui suit dans son rapport médical : “ Très anémié, usé par un séjour prolongé aux colonies, atteint de cachexie paludéenne. ” » -
BG, t. 33, p. 639.

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