Le Père Alexis SAVARY,
1871-1940


Alexis Savary naquit au Faouët, fils aîné de Pierre-Marie et de Marie Joseph Le Leuxhe, qui eurent au moins douze enfants (on trouve parfois les deux chiffres : 13 ou 17). Ces parents chrétiens ne firent pas opposition à la vocation de leur fils, qui suivait d'ailleurs l'exemple d'un oncle paternel, l'abbé Etienne Savary, qui mourut en 1905 recteur du Saint, paroisse voisine du Faouët. A Ste-Anne d'Auray, la conférence d'un missionnaire lui fit entendre l'appel de l'Afrique noire. Après son année de service militaire, il frappa à la porte de la congrégation. Prêtre à Chevilly en 1895, il reçut l'année suivante son obédience pour le Congo portugais.

Il exerça son ministère dans la paroisse de l'Immaculée Conception de Cabinda de 1886 à 1901, puis à Landana de 1901 à1909. St Jean-Berchmans, dit-on, considérait la vie religieuse comme le paradis sur terre, par contre St-Louis de Gonzague n'a pas craint de dire que, pour lui, la vie commune était la plus rude des mortifications. Ce fut le cas pour le Père Savary. Quand il revint en France, il fit un essai à la Trappe de Thimadeuc, mais sentit très vite que ce n'était pas sa vocation. En janvier 1910, Mgr Le Roy lui proposa un poste de professeur au collège St-Martial en Haïti. Il s'acquitta de ses nouvelles fonctions à l'entière satisfaction de tous : supérieurs et élèves. De temps en temps, il partait pour Pétionville, où quelques journées de ministère auprès des Noirs lui permettaient d'oublier, un instant, les labeurs monotones du professorat.

En 1914, il fut mobilisé dans l'artillerie, mais tenu à l'arrière. Après bien des démarches, il obtint d'être agréé comme aumônier volontaire. A partir de décembre 1916, il se dévoua corps et âme àson service d'aumônier. Il fut cité à l'ordre de la Brigade et fut décoré de la croix de guerre avec étoile d'argent.

La guerre terminée, il part pour la Guadeloupe. Il est nommé curé de Capesterre dans l'île de Marie-Galante. Sans vicaire, il occupa ce poste durant six ans, et avoua dans une lettre qu'il n'y rencontra que des consolations. En 1926, toutes les fatigues supportées eurent raison de ses forces. Il revint à Langonnet, et les recteurs du voisinage faisaient souvent appel à son inlassable dévouement. En 1939, il se rendit à Hoédic, pour remplacer le recteur mobilisé, et c'est dans cette petite île qu'il rendit son âme à Dieu, au matin du 25 décembre.

Le Père, qui avait beaucoup voyagé durant sa vie, devait encore voyager après sa mort, car sa famille ne voulut point l'abandonner sur cet ilôt, et ramena son corps à Langonnet, où il repose dans la paix du cimetière de l'Abbaye.

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