Le Frère Romuald est né à Rosheim (67). Ses parents sont d'excellents chrétiens. Ils ont cinq enfants : trois garçons, deux filles. Après des études primaires à Rosheim, il désire être missionnaire. Il entre à l'école apostolique de Ruitz dans le Pas de Calais, puis à Allex, enfin à Saint Ilan. En 1938, il est au noviciat des Frères à Chevilly, où il fait profession le 9 septembre 1939. De 1940 à 1941, il est à Langonnet comme boucher et fermier, puis à Chevilly comme ferblantier et vacher.
En 1955, le Frère Romuald part pour Madagascar. Son rêve de missionnaire trouve là sa réalisation. Il va être un frère constructeur, parcourant le vaste diocèse de Majunga et une partie du diocèse de Diégo.
Deux qualités le caractérisent : sa générosité et sa grande disponibilité. Le Frère est une force de la nature : grand, robuste, il se donne à fond dans tout ce qu'il fait. Un peu brouillon et au langage parfois un peu fort, il sait se montrer généreux. C'est avec joie qu'il se met à son travail de constructeur ; ce n'était pas évident de passer du troupeau de vaches de Chevilly à la construction d'écoles, d'églises, de maisons religieuses, de dispensaires. Mais au fur et à mesure qu’il construit, Romuald améliore sa technique et son savoir-faire. Il se donne à son métier de constructeur, rendant ainsi d'immenses services à l'œuvre d'évangélisation. Il est surtout disponible, presque corvéable à merci, toujours prêt à rendre service, à dépanner à droite à gauche. Il a de très nombreux amis que sa grande générosité et sa disponibilité lui ont acquis.
En 1990, Romuald revient de Madagascar malade et usé et rejoint la communauté de Wolxheim. Après avoir repris quelques forces, il va à nouveau donner de son temps, de son énergie, pour l’entretien de la maison. C’est l’homme à tout faire : menuiserie, électricité, menues réparations, entretien du parc… Il fait même fonction de chauffeur tant pour conduire les confrères en ministère que pour visiter les malades à l’hôpital. C’est un " bosseur ", d’un dévouement sans limite. Si son caractère ne s’est pas amélioré, sa générosité et son dévouement vont effacer tout cela. Malgré son handicap et des déplacements rendus difficiles suite à un AVC, il tient à la prière personnelle et communautaire. Le Seigneur a choisi le Frère Romuald avec ce qu'il était. Romuald a tout laissé, tout quitté pour suivre Jésus. Aujourd'hui, le Seigneur lui dit : " Viens bon et fidèle serviteur, viens bon Frère constructeur du Royaume des Cieux ... "

Roger Billy